Immobilier : qui sont les acquéreurs étrangers en Ile-de-France ?

Par Mathias Thépot  |   |  599  mots
Seulement 8,3% des appartements anciens ont été acquis en 2013 par des étrangers en Ile-de-France
La proportion d’acquéreurs étrangers de biens immobiliers en Seine-Saint-Denis est deux fois plus élevée que dans le reste de l’Ile-de-France.

Contrairement aux idées reçues, les étrangers qui achètent en Ile-de-France ne sont pas des spéculateurs qui font pression sur les prix au détriment des Franciliens.
En effet, l'écrasante majorité des nouveaux arrivants ne voient par leur investissement comme un pied à terre, mais bien comme un logement dans lequel ils comptent vivre.

En 2013, 8,3% des appartements anciens vendus ont été acquis par des étrangers, rapporte une étude des Notaires d'Ile-de-France. La part des acquéreurs étrangers non-résidents dans les acquisitions réalisées par des étrangers n'étant que de 13,4%, contre 21,5% en 2000. Une période où les perspectives de rendement de l'immobilier francilien comparées aux autres grandes mégalopoles internationales étaient bien plus importantes.

Les Portugais, les Chinois et les Algériens sont les étrangers qui achètent le plus

L'année passée, les étrangers qui ont acheté le plus d'appartements en Ile-de-France ont été les Portugais (15%), suivis des Chinois (11%), des Algériens (9%), des Italiens (8%) et des Marocains (5%). "Les Chinois se sont positionnées sur le marché francilien surtout depuis 2007, reléguant les britanniques au sixième rang", font remarquer les notaires dans leur étude.

Les non-résidents sont davantage présents à Paris...

Sans surprise, les départements franciliens présentent des situations très disparates en matière d'investissements immobiliers des étrangers. Deux sortent du lot : Paris intramuros et la Seine-Seine-Denis.
Dans le premier, les étrangers ne représentent de manière surprenante que 8% des acquisitions... mais ils sont 35,7% à être non-résidents ! Cette part était même proche de 50% en 2008 et en 2009. Une période pendant laquelle les étrangers non-résidents étaient à l'origine de 4% des ventes totales.

"Cette population achète des biens plus onéreux que les étrangers résidents. Notamment aujourd'hui sur le marché du luxe. En effet, les non-résidents étrangers ont acheté en 2013 des appartements anciens dont le prix au mètre carré est 23% plus élevé que les étrangers résidents, avec un budget médian de 410 000 euros. Ils achètent aussi des biens 10% plus chers que les acquéreurs français non-résidents et 21% plus chers que les acquéreurs français résidents", constatent les notaires.

Globalement, ce sont de loin les Italiens qui sont le plus présent dans la Capitale. Ils représentent 19,7% des acquéreurs étrangers en 2013 et devancent les Chinois (7,1%) et les américains (7%).

... et les étrangers achètent beaucoup en Seine-Saint-Denis

L'autre cas atypique en l'Ile-France est la Seine Saint-Denis, une terre d'immigration. Les acquéreurs étrangers d'appartements résident en effet presque tous dans le département (97%), et représentent 16,7% des acquisitions totales ! Là aussi Chinois, Algériens, Portugais, et Marocains sont très présents. Les Srilankais y arrivent également en masse (8% des acquisitions étrangères en 2013). 

Paris et sa banlieue présentent les caractéristiques d'une grande métropole

Comme toutes les grandes métropoles occidentales, l'Ile-de-France présente un excédent migratoire avec le reste du monde qui, couplé à un excédent naturel élevé, fait plus que compenser le déficit migratoire avec le reste de la France.

Résultat, pendant la période 1982-2010, la population francilienne s'est accrue de 60.000 personnes par an. Autrement dit, "en près de 30 ans, la région a accueilli plus de 1,7 million d'habitants supplémentaires", expliquent les notaires. Cet accroissement n'a en revanche pas été totalement compensé par la construction de nouveaux logements : on construit à peine 40.000 logements par an en Ile-de-France depuis le début des années 1990.
L'objectif de 70.000 logements mis en chantier par an dans le cadre du Grand Paris est donc un défi de taille.