Immobilier : quand les maires ne veulent plus faire de logements…

Par Mathias Thépot  |   |  490  mots
La gauche a perdu 155 villes de plus de 9.000 habitants aux dernières élections municipales.
Les multiples changements de bords politiques des dernières élections municipales provoquent le retard, voire l’annulation de certaines opérations de logements. C’est le cas à Chelles (Seine et Marne) où les permis de construire de 52 logements sociaux ont été annulés, relate le quotidien Libération.

Il fallait s'y attendre. Le raz-de-marée bleu aux dernières élections municipales de mars, qui a vu la gauche perdre 155 villes de plus de 9.000 habitants, remet en cause un certain nombre d'opérations de constructions de logements, notamment sociaux.

Souvent, les campagnes électorales ont été menées sur le thème de la lutte contre le bétonnage excessif de la ville. Beaucoup de nouveaux maires ont ainsi promis à leurs administrés qu'ils préserveraient les espaces verts et qu'ils s'opposeraient aux opérations de densification. Une situation ubuesque au regard des difficultés actuelles de l'industrie du bâtiment, et de l'urgence en matière de construction de logements.

52 logements sociaux annulés en Seine-et-Marne

Par exemple, l'UMP fraîchement élu à Chelles (Seine-et-Marne) Brice Rabaste a annulé le permis de construire de 52 logements sociaux prévu par l'ancienne municipalité pour ne pas "dénaturer" le paysage, rapporte le quotidien Libération ce lundi.
Malheureusement comme Brice Rabaste, "certains maires élus ont fait campagne contre des projets de construction", expliquait en juin dernier Yves Laffoucrière le directeur général du bailleur social 3F.  Plusieurs projets sont retardés, voire "définitivement perdus", regrettait-il. Ce qui aura pour conséquence concrète dans les chiffres de retarder voire d'annuler "la production de 1.700 de nos logements" dans diverses communes, déplorait-t-il.

Des effets secondaires bénéfiques pour les finances des bailleurs sociaux?

A l'inverse, le basculement de certaines municipalités de gauche à droite a eu un effet plus bénéfique pour les affaires des bailleurs sociaux. Car il serait plus concevable idéologiquement pour les mairies de droite d'encourager la vente aux locataires de logements HLM. Selon le directeur général de 3F, deux mairies - Colombes et Clamart- qui ont basculé à droite aux dernières élections municipales donnent désormais davantage de marges de manœuvre aux bailleurs pour vendre à des locataires. Ces cessions permettraient aux bailleurs sociaux d'accroitre substantiellement leur chiffre d'affaires, et donc leur capacité d'autofinancement en période de raréfaction des subventions de l'État.

Les 150.000 logements sociaux pour 2015 ?

De quoi -peut-être- atteindre l'objectif de 150.000 logements sociaux mis en chantier en 2015... D'autant que de nombreuses mesures de soutien à l'immobilier social ont été récemment mises en place.

Les maires bâtisseurs devront du reste mener leurs opérations de construction sans se préoccuper de leur réélection car comme le disait le maire réélu de Sceaux Philippe Laurent : "toutes constructions nouvelles sont assimilées à une perte de qualité de vie" par les habitants. Avant d'ajouter qu'il constate chaque jour "une évolution assez problématique des mentalités : la peur de l'arrivée de l'autre s'accentue ; et le sens du bien commun est un peu plus atténué chez un certain nombre de nos concitoyens qu'il ne l'était il y a quelques années". 

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