Logement neuf : la reprise s'amplifie

Par Mathias Thépot  |   |  687  mots
L'environnement financier en France est très favorable à l'immobilier neuf
Les mises en chantier de logements neufs sont en hausse de 5,2 % sur un an fin mai. Et les permis de construire bondissent pour leur part de près de 10 %. Preuve d'une amplification de la reprise dans le secteur de la construction de logements.

Chaque mois, la reprise du secteur de la construction de logements se confirme. Depuis la fin 2015, les mises en chantier de logements neufs sont en effet en constante hausse. Encore en mai, le nombre de logements mis en chantier progresse de 5,2 % sur 12 mois, pour s'établir à 355.600 unités, selon les chiffres du ministère du Logement. Et sur 3 mois, le nombre de logements mis en chantier s'établit à 86 200, soit une hausse de 3.8 % par rapport au trimestre mars-mai 2015. Sans surprise c'est l'Île-de-France, une région où la reprise de l'immobilier neuf est particulièrement marquée, qui tire les chiffres nationaux de la construction de logements vers le haut : sur 12 mois, les mises en chantier y ont bondi de 26,1 % à 67.800 unités.

Permis de construire en forte augmentation

Quant aux permis de construire, « sur un an, ils s'établissent à 402 900 unités, attestant du maintien dans la durée de la hausse de l'activité, et là encore de son amplification (+9,9 % par rapport à l'année précédente, contre +7,2% le mois dernier) », se satisfait le ministère du Logement. Les permis de construire augmentent donc davantage au niveau national que les mises en chantier. Et par région, hormis la Corse (+102,9 %), les régions les plus dynamiques sur les douze derniers mois concernant les autorisations à construire sont la Bretagne (+26,1 %), l'Île-de-France (+22,2 %) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (+17,6 %). Pour le ministère du Logement, ces chiffres « confortent encore davantage la tendance positive observée depuis plus d'un an ».

Le secteur privé a le moral

Enthousiastes, les professionnels du logement sont sur la même longueur d'onde que les pouvoirs publics. Près de 75 % d'entre eux se déclarent optimistes pour les douze prochain mois, indique un baromètre Crédit Foncier/CSA. Ainsi en 2016, le Crédit Foncier estime que plus de 385.000 logements devraient être construits, ce qui représente une progression de 10 % sur le marché immobilier neuf, grâce en premier lieu à des taux d'intérêt nominaux de crédits immobiliers toujours « extrêmement bas ». Ils ont encore atteint un point bas en mai à 1,77 % en moyenne. Or en parallèle, les prix de l'immobilier neuf restent relativement stables depuis 2012, autour de 3.900 euros du mètre carré pour les appartements selon le Crédit Foncier, preuve que le pouvoir d'achat immobilier des ménages s'améliore.

Le succès du dispositif Pinel

Mais la reprise du secteur de la construction de logements en France est aussi étroitement liée aux nouvelles mesures gouvernementales favorables, au premier rang desquelles le dispositif fiscal d'aide à l'investissement locatif Pinel. Il donne la possibilité à un investisseur de louer à ses ascendants ou à ses descendants, et durant trois durées différentes pour bénéficier de l'avantage fiscal : 6, 9 ou 12 ans, contre seulement 9 ans auparavant. Cet assouplissement a notamment été important en Île-de-France pour séduire des investisseurs jusqu'ici peu convaincus par la rentabilité du dispositif. Les prix de l'immobilier francilien sont en effet élevés par rapport aux loyers plafonnés proposés par le dispositif.

Les promoteurs immobiliers ont largement profité de ce dispositif : leurs ventes ont bondi de près de 45 % en 2015. Il n'est ainsi pas étonnant de voir le logement collectif (les immeubles de plusieurs logements, principalement construits par des promoteurs ) être le principal sous-secteur responsable de la reprise de la construction, avec 190.400 mises en chantier sur un an fin mai, en hausse de près de 9 %.

Un PTZ renforcé

Enfin, les bons chiffres de la construction tiennent en partie du retour des primo-accédants sur le marché du neuf, grâce à l'instauration d'un prêt à taux zéro (PTZ) renforcé depuis le 1er janvier 2016, qui peut désormais financer jusqu'à 40% des achats, et qui accroît le différé de remboursement. En Île-de-France notamment, 4.230 PTZ ont été distribués entre janvier et avril 2016, en quasi totalité dans le neuf, soit une hausse de 98 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon la préfecture, alors que les prévisions tablaient sur environ 3.100 PTZ accordés en ce début d'année. A ce rythme, l'objectif de 15.800 PTZ accordés en 2016 en Île-de-France pourrait donc être largement dépassé.