Le démantèlement des activités françaises de Dexia s'accélère

La reprise des encours de crédits aux collectivités de Dexia coûterait 162,5 millions d'euros à la CDC. L'opération doit être avalisée par le Parlement, qui a commencé à en discuter hier.
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La Caisse des dépôts (CDC), La Banque Postale et Dexia ont bouclé dimanche un accord sur la reprise des encours de crédits aux collectivités locales de Dexia, selon plusieurs sources de presse. Le protocole qui précise les grands paramètres de cette reprise aurait été finalisé par les trois parties prenantes. Dexia a en revanche indiqué que rien n'était encore signé.

Les négociations portant sur la reprise de Dexia Municipal Agency (Dexma), qui porte un stock plus de 70 milliards d'euros de prêts aux collectivités locales, ont été rudes, notamment en ce qui concerne son prix. Ce dernier aurait été fixé à 380 millions d'euros bruts soit 250 millions d'euros nets. La différence tenant au coût des liquidités nécessaires pour faire fonctionner le véhicule, valorisé 130 millions d'euros et que Dexia s'est engagée à prendre à sa charge, selon le site Internet lesechos.fr.

La CDC va prendre 65 % de la nouvelle structure, ce qui représenterait pour elle un investissement de 162,5 millions d'euros. La Banque Postale en aura 5 % tandis que Dexia conservera 30 %. La participation de la CDC dans l'opération est nécessaire pour que la nouvelle structure profite de sa note triple A et emprunte dans les meilleures conditions. Elle reste cependant dépendante du vote positif de l'Assemblée nationale et du Sénat qui doivent avaliser la garantie de l'État français sur une partie du portefeuille de crédits aux collectivités de Dexia d'un montant de 10 milliards d'euros.

Chute du titre

Le texte de la loi de finances rectificative était discuté lundi soir au parlement. Le vote ne devrait pas poser de problème, le texte « ne sera pas amendé », estime le rapporteur du Budget, Gilles Carrez, mais les députés de gauche de l'Assemblée nationale ont pour leur part décidé de voter contre le projet de loi.

La garantie de la France n'entrera en jeu que si les pertes liées au portefeuille de crédits dépassent 500 millions d'euros et sera plafonnée à 6,65 milliards d'euros au total. Selon Gilles Carrez, le risque que court l'État en apportant sa garantie à Dexia est « faible ». L'accélération du démantèlement des activités françaises de Dexia n'a en revanche pas convaincu le marché. Et pour cause : en Belgique, le conseil d'administration du Holding Communal, actionnaire à hauteur de 14,10 % de Dexia SA se réunissait lundi afin de « constater, faute de décision positive de la part des gouvernements et pour autant que les conditions légales soient réunies à ce moment-là, la cessation de paiement ». Le danger d'une faillite du deuxième actionnaire de Dédia a fait chuter le titre de la banque de près de 16,71 % ce lundi à 0,578 euro. Après clotûre, la Commission européenne a temporairement autorisé l'acquisition par l'État belge pour 4 milliards d'euros de Dexia Banque Belgique.

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