Chômage : la France reste l'un des maillons faibles au sein de l'OCDE

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  583  mots
La France reste à l'écart du mouvement de reprise de l'emploi enregistré dans l'OCDE.
Dans ses dernières "Perspectives pour l'emploi", l'OCDE note que la France est à la traîne dans le mouvement constaté de reprise de l'emploi. Selon l'organisation internationale, le taux de chômage moyen est redescendu à 7,4% dans les 34 pays de la zone... Mais il serait de 9,9% à la fin de l'année dans l'Hexagone.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de publier son rapport annuel consacré aux « Perspectives de l'emploi ». Et, concernant la France, son jugement est sans appel : "Si de nombreux pays ont connu un recul significatif de leur taux de chômage au cours de ces deux dernières années, la France est restée en marge de ce mouvement de reprise".

Selon des prévisions réalisées en mai, l'OCDE prévoit un pic du chômage en France métropolitaine à la fin de l'année 2014, à 9,9%, avant de redescendre à 9,8% fin 2015. Mais ces chiffres se basent sur des projections de croissance qui semblent désormais obsolètes - surtout depuis les révélations par l'Insee le 14 août des faibles performances de la France au deuxième trimestre - avec une croissance du PIB initialement attendue de 0,9% en 2014 et de 1,5% en 2015. En réalité, c'est à peine si le PIB augmentera de 0,5% en 2014. Dans ces conditions, il n'y a pas beaucoup à attendre en terme de créations d'emplois.


L'OCDE préconise un rapprochement des règles entre les différents contrats de travail

Toujours sur la France, dans son rapport, l'OCDE s'inquiète du haut niveau du chômage de longue durée (plus d'un an) : il concerne "plus de deux chômeurs sur cinq" qui risquent de "tomber dans un chômage structurel". L'organisation insiste aussi sur le chômage des jeunes qui "demeure à un niveau très élevé, s'établissant à 22,5% au deuxième trimestre". Cela "risque de compromettre leurs perspectives de carrière à long terme", s'alarme-t-elle.
Autre problème rencontré par les jeunes, 55% sont en contrat à durée déterminée (CDD), contre 15% de l'ensemble des employés. Or, pour l'OCDE, pourtant traditionnellement favorable à la flexibilité du marché du travail, ces contrats temporaires "ne semblent pas être un tremplin vers l'emploi durable". Pour pallier ce problème, l'organisation internationale préconise une "meilleure convergence des règlementations" entre les différents contrats de travail, "en réduisant les coûts et l'incertitude de licenciement pour les contrats permanents, tout en promouvant les embauches sous ces contrats"... Vieille antienne de l'OCDE.

45 millions de chômeurs dans les 34 pays de la zone 0CDE


Au niveau international, l'étude de l'OCDE est déjà un peu plus optimiste. Au sein de la zone, elle note « un recul limité mais bienvenu du chômage ». Ainsi, après être resté durant trois ans à un niveau quasi inchangé autour de 8%, le taux de chômage moyen est tombé à 7,4% en mai 2014. Cependant, ce taux reste supérieur de 1,8 point à celui qui prévalait avant la crise de 2008. Chiffre effrayant : actuellement, 45 millions de personnes sont au chômage dans les 34 pays de l'OCDE, ce qui représente 12,1 millions de chômeurs de plus qu'avant 2008.
C'est surtout aux États-Unis que la baisse du chômage est la plus vigoureuse. Le taux de chômage y était de 6,1% en juin dernier, soit 3,9 points de moins que son pic conjoncturel. Dans la zone euro, le taux de chômage a baissé modérément, s'établissant à 11,6% en mai. Il faut dire que certains pays enregistrent des taux très inquiétants : 26,8% en mars 2014 en Grèce, 25,1% en Espagne, 14,3% au Portugal, 13,9% en République slovaque, 12,6% en Italie...
A l'inverse les taux les plus faibles dans les pays de la zone OCDE se retrouvent en Norvège (3,3%), au Japon (3,5%), en Autriche (4,7%) et en Suisse (4,8%). L'Allemagne, pour une fois, ne fait pas mieux, avec un taux de chômage de 5,1%.