Les universités, entre contestation et confusion

La situation toujours tendue au sein de la communauté universitaire rend problématique la tenue des examens de fin d'année et la validation du second semestre. La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a réaffirmé ce mardi qu'elle refusait la validation automatique du second semestre et la délivrance de "diplômes bradés". Lundi, une vingtaine d'universités étaient encore perturbées.

Alors que les vacances de Pâques se sont achevées dimanche pour la zone B, une vingtaine d'universités étaient toujours bloquées lundi, selon un décompte partiel de l'AFP (Agence France Presse). Pour le président du Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou, '"il est de la responsabilité de l'Etat d'offrir une issue" au conflit. Estimant que beaucoup d'universités sont "en train de se décomposer", il a émis mardi sur les ondes de France Inter l'idée d'une "table ronde" rassemblant "tous ceux qui sont aujourd'hui si mal".

"Actuellement, près de 300.000 étudiants (notamment de Paris 1, 3 et 4, de Lyon 1 et 2, Bordeaux 3, Toulouse 2, Lille 1 et 2, Marseille 1, Nancy ou Lorient) n'ont toujours pas cours et n'ont surtout aucune idée de ce qui va se passer d'ici la fin du mois de juin", a de son côté indiqué la Confédération étudiante (CE) dans un communiqué ce mardi. La CE demande la reprise "immédiate" des cours et le maintien des examens avant l'été.

De fait, la situation toujours tendue dans certaines universités rend de plus en plus problématique la tenue des examens de fin d'année et la validation du second semestre. La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, n'a eu de cesse de dire qu'elle était opposée à la validation automatique du second semestre. Certaines universités ont commencé à organiser le rattrapage des cours afin de valider ce semestre sur la base des cours officiellement dispensés.

Devant l'Assemblée nationale ce mardi, la ministre a de nouveau martelé ce message : "j'ai une responsabilité vis-à-vis de l'image de l'université française et de la qualité des diplômes nationaux. Je le dis solennellement, nous serons intransigeants : pas de diplômes bradés, pas de diplômes sans rattrapage". Valérie Pécresse a également appelé à la reprise des cours dans les facultés qui sont encore en grève, affirmant que "de plus en plus d'enseignants-chercheurs et une très grande majorité d'étudiants veulent que les cours reprennent, et il faut absolument qu'ils reprennent".

L'état des blocages

A Paris-IV Sorbonne, une assemblée générale a revoté lundi la grève jusqu'à jeudi à la quasi-unanimité, selon Sauvons l'Université (SLU).

A l'université Bordeaux-III (arts, lettres, langues), la poursuite du blocage a été votée en AG, selon son président Patrice Brun, qui a évoqué la possibilité d'une fermeture administrative de l'université. Dans ce cas, "c'est la fin des cours, la fin des examens", a déclaré Patrice Brun,  lui-même opposé à la réforme de la formation des enseignants.

Les cours à Aix-Marseille-I n'ont pas repris, des étudiants ont décidé en AG lundi de reconduire la grève.

A Toulouse-II Le Mirail, en grève et bloquée depuis près de trois mois, le mouvement se poursuit et l'AG doit se tenir mardi. A Paul Sabatier (Toulouse III), la grève a été revotée lundi en AG, mais sans blocage.

A Lyon-II, les deux campus de l'université Lumière (sciences humaines, sciences sociales) étaient bloqués lundi matin, selon l'Unef.

A Lille-II, les enseignants doivent se prononcer mercredi sur la poursuite ou non de la grève.

Des grèves ou blocages partiels ont également toujours lieu dans plusieurs universités franciliennes (Paris-III surtout, Paris-I, Paris-VII Diderot, Paris-VIII, Paris-X Nanterre, Paris-XII Val-de-Marne), ainsi qu'à Caen, Lorient, Amiens, Orléans, Strasbourg, Besançon ou Toulon.

A Montpellier-III (lettres et sciences humaines), les étudiants se sont prononcés lundi en AG à une très large majorité contre la poursuite du blocage. Les cours devraient reprendre mardi matin. Une nouvelle assemblée générale est prévue lundi 11. Montpellier II s'est aussi acheminée vers la reprise des cours

A Rennes II, les cours semblent reprendre. A Reims, les étudiants ont voté en faveur de la reprise des cours dès mardi.

Commentaires 6
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Que l'épicier adapte son présentoir aux désirs des clients, c'est l'ABC du métier; dans le cas de l'Enseignement Supérieur, qui sont les clients? Les étudiants ou les employeurs? Le cru 2009 me semble mal parti

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La renommée de l'Université française est en jeu: pas de diplômes bradés. Si la présente année universitaire esr une année perdue, qu'en pensent les parents qui entretiennent leurs enfants étudiants,

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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En France, l'université n'exite que pour les professeurs et non pour les étudiants. Elle n'existe que pour permettre à ces personnes de ne jamais vraiment grandir, en se confrontant à la véritable vie professionnelle.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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quand je lis certains commentaires je me dis qu'en effet, avec une opinion publique comme celle là, ce combat des étudiants ne sert à rien. La culture n'est pas quelque chose qui intéresse les gens. pays de merde!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quand ils seront au chômage ces étudiants, la culture sera le cadet de leurs soucis. Opposer "la mort de la culture", "la mort de la recherche fondamentale" et les réformes Pécresse : c'est du théatre. Personne ne remet en cause l'importance de ces d...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@julie : SVP! Cessons de parler de lutte, de combats et de révolution; l'histoire de la France prouve que les solutions ne se trouvent pas dans les mers de sang; la démocratie devrait prouver la supériorité du dialogue

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