La FNSEA demande 400 millions d'euros pour l'agriculture

Le premier syndicat agricole français a détaillé ce vendredi le plan d'aide d'urgence qu'il demande à l'Etat pour l'agriculture. Son coût total : 400 millions d'euros, alors que toutes les filières sont touchées par la crise et qu'une manifestation des agriculteurs est annoncée le 16 octobre.
Manifestation de producteurs de lait à Nantes, en juin dernier.

Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a fixé ce vendredi à 400 millions d'euros le "plan d'urgence" pour 2009 qu'il réclame pour l'agriculture.

Quelque 30.000 à 40.000 agriculteurs devraient participer le 16 octobre à de multiples actions dans tout l'Hexagone pour dénoncer la baisse de leur pouvoir d'achat, a prévenu Jean-Michel Lemétayer, qui a annoncé "une forte mobilisation", notamment en Avignon avec une forte présence des viticulteurs.

Le président du premier syndicat agricole français a détaillé, montants à l'appui, le plan d'urgence qu'il réclame depuis plusieurs semaines aux pouvoirs publics.

Frais financiers des prêts pris en charge par l'Etat

Jean-Michel Lemétayer souhaite que les banques libèrent des prêts pour un montant de 1 milliard d'euros et que l'Etat prenne en charge les frais financiers sur cinq ans, soit un total de 150 millions d'euros, à raison de 30 millions par an.

Le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait annoncé le 21 septembre le déblocage immédiat par les banques de 250 millions d'euros de prêts avec un remboursement différé d'un an pour les producteurs les plus en difficultés, ainsi que la prise en charge par l'Etat de certains intérêts d'emprunt.

"Il en faut quatre fois plus", a martelé Jean-Michel Lemétayer qui souligne que la crise ne touche pas le seul secteur laitier - qui a mené en septembre une "grève du lait" pour protester contre la chute des prix -, mais nombre d'autres productions (bovine, porcine, viticulture, etc) ; la filière des fruits et légumes a ainsi multiplié cet été les actions entre la grande distribution qu'elle accuse de pratiquer des marges trop importantes alors que les producteurs sont obligés de vendre en-dessous de leur prix de revient.

Exonération de la taxe sur le foncier non bâti

Dans son "plan d'urgence", la FNSEA réclame aussi une exonération en 2009 de la taxe sur le foncier non bâti (un impôt sur les terres agricoles). Cet allègement viserait les exploitations en difficultés et représenterait une aide de 200 millions d'euros, sur un total de 600 millions d'euros perçu par l'Etat, selon les calculs du syndicat.

La FNSEA demande également la poursuite du remboursement de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), qui frappe les carburants, et de la Taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN), soit un montant de 170 millions d'euros.

La FNSEA s'est en septembre opposée à la grève des producteurs de lait, ce qui a valu à Jean-Michel Lemétayer d'être chahuté lors du salon de l'élevage (Space) à Rennes, et lui vaut actuellement d'être contesté par une partie de sa base. Au 18ème sommet de l'élevage dans le Puy-de-Dôme le 7octobre, il a été hué par des agriculteurs en colère, dont certains l'ont fermement invité "à l'action".

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