Réforme du lycée : protestations autour des cours d'histoire

Des universitaires et responsables politiques se mobilisent contre la disparition de l'histoire-géographie en terminale scientifique. Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel assure que la discipline gardera une place éminente.

C'est une véritable levée de boucliers qu'a provoqué le gouvernement autour de sa réforme du lycée et notamment sur la proposition de rendre optionnelle les cours d'histoire-géographie en terminale de la filière scientifique. Dans une tribune publiée samedi au Journal du Dimanche, une vingtaine d'universitaires de renom ont contesté cette mesure.

"Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires", écrivent-ils.

Les signataires jugent "impératif d'annuler cette décision, inspirée par un utilitarisme à courte vue", contradictoire avec les "objectifs proclamés" du système éducatif "sur le plan de la formation intellectuelle, de l'adaptation au monde contemporain et de la réflexion civique des futurs citoyens".

L'appel est lancé par le philosophe Alain Finkielkraut, le démographe Hervé Le Bras et 18 historiens, dont Jean-Pierre Azéma, Serge Berstein, André Kaspi, Jacques Le Goff, Pierre Milza, Antoine Prost, Jean-Pierre Rioux, Benjamin Stora, Jean Tulard, Annette Wieviorka et Michel Winock.

Ce dimanche, d'autres personnalités politiques et artistiques se sont jointes au mouvement de protestation : le psychiatre Boris Cyrulnik, l'écrivain Philippe Delerm, le philosophe Michel Onfray, l'historienne Mona Ozouf, et des responsables politiques dont Martine Aubry, Ségolène Royal, Laurent Fabius, Manuel Valls (PS), Cecile Duflot (Verts), Marielle de Sarnez (MoDem) et Hervé Mariton (UMP).

De son côté, le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a assuré à l'AFP (Agence France Presse) que "l' histoire-géo allait garder la place éminente qui a toujours été la sienne dans le système éducatif français et même voir sa place confortée".

"On ne supprime pas le programme d'histoire-géo en terminale scientifique, ce programme sera vu en première. En première, les lycéens de la filière S vont voir leur horaire d'histoire-géo passer de 2h30 à 4 heures", soit identique à la série littéraire. "Les lycéens en filière S spécialement intéressés par l' histoire pourront suivre une option de deux heures" en terminale, a précisé le ministre.

La réforme du lycée doit être entérinée ce jeudi par le Conseil supérieur de l'Education et entrer en vigueur à la rentrée 2010 pour la seconde.

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