La Martinique et la Guyane se prononcent en faveur d'une collectivité unique

La Martinique et la Guyane ont adhéré par référendum dimanche à la création d'une collectivité unique faisant fusionner département et région. Le vote n'a cependant pas beaucoup mobilisé les habitants qui se sont déplacés à 35% en Martinique et 27% en Guyane.

La Martinique et la Guyane se sont prononcées dimanche par référendum pour la création d'une collectivité unique exerçant les compétences dévolues au département et à la région. Selon les résultats provisoires en Martinique, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, près de 70% des électeurs ont répondu favorablement. En Guyane, la proportion du "oui" atteint 57%.

Le débat n'a cependant pas eu l'air de mobiliser les habitants. En effet, la participation est relativement faible, de l'ordre de 35% des inscrits en Martinique et 27% en Guyane.

Dans un communiqué, le président Nicolas Sarkozy "se réjouit du choix des Guyanais et des Martiniquais", qui place les deux territoires "en avance sur la métropole, allant un pas plus loin que la réforme des collectivités locales actuellement en examen au Parlement". "Le président de la République considère que la question institutionnelle est désormais tranchée dans ces deux territoires", ajoute l'Elysée. "Il appelle donc chacun, comme il l'a rappelé lors de ses voeux à la France d'Outre-mer le 19 janvier dernier, à se concentrer dorénavant sur la question du développement économique endogène pour que ces deux départements puissent tirer le meilleur de leur formidable potentiel."

En Martinique, parmi les dix partis et formations politiques habilités à faire campagne, tous avaient appelé à voter "oui". En 2003, les Martiniquais avaient refusé cette évolution institutionnelle par 50,48% de "non", pour une participation de 43,94%. Le peuple martiniquais "a fait le choix d'envisager son propre chemin dans le cadre d'une République qui devra désormais apprendre à concilier le droit à l'égalité et le droit à la différence. Vive la Martinique nouvelle!" a déclaré Serge Letchimy, maire de Fort-de-France et chef du Parti progressiste martiniquais, héritier d'Aimé Césaire.

Alfred Marie-Jeanne, président du Mouvement indépendantiste martiniquais et président sortant de la région, s'est également exprimé après la victoire d'un "oui" qu'il appelait de ses voeux. "Je peux me réjouir mais je ne suis pas satisfait", a-t-il dit. A la tête du Rassemblement pour le changement, qui militait pour une autonomie accrue lors d'une première consultation le 10 janvier, Alfred Marie-Jeanne avait accusé le coup après la victoire écrasante du "non".
Tous les acteurs politiques affûtent maintenant les couteaux pour la bataille des régionales, les 14 et 21 mars. Serge Letchimy, qui avait appelé à voter "non" le 10 janvier et "oui" le 24 janvier, fait figure d'homme à battre.

L'enjeu pour la région prochainement élue sera de préparer la nouvelle collectivité unique et de déterminer son mode de scrutin.

Commentaire 1
à écrit le 25/01/2010 à 10:07
Signaler
je suis comme beaucoup de martiniquais: on lie la Martinique et la Guyane, mais quid de la Guadeloupe voisine ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.