EXCLUSIF La crise internationale fait chuter le moral des patrons de PME

Après une belle remontée en avril, le baromètre « La Tribune »-LCL-BFM TV s'est replié en mai. La dégradation de l'environnement macrofinancier inquiète les patrons.

Le retour de la confiance observé en avril n'aura pas duré. Après avoir bondi de huit points le mois dernier, le moral des dirigeants de PME, que mesure l'indice synthétique du baromètre « La Tribune »-LCL-BFM TV a cédé 2 points en mai, tiré vers le bas par une sévère détérioration du climat des affaires aussi bien en France qu'à l'international. La crise grecque, la menace que représente une éventuelle politique de rigueur et son corollaire, une hausse des impôts que redoutent 78 % des entrepreneurs, la remontée des cours des matières premières, tous ces éléments pèsent très lourdement sur leur confiance. Même la dépréciation continue de l'euro face au dollar, qui restaure mécaniquement leur compétitivité sur les marchés étrangers hors zone euro, les laisse insensibles. Pourtant, quelques éléments devraient être de nature à leur rendre le sourire, comme la remontée progressive de la production et l'augmentation de l'activité commerciale, malgré un léger repli de la demande globale.

Un Pari illusoire

Dans ce contexte, parier sur une reprise tonique de l'activité au cours des prochains mois est illusoire. Sur une baisse du chômage également, malheureusement. Même une éventuelle reprise technique liée à un mouvement de restockage de la part des entreprises ne fait plus partie des hypothèses les plus crédibles, les stocks restant désespérément stables. « La prise en considération de ce ?choc de confiance? nous amène à revoir à la baisse notre scénario central. Dans un climat caractérisé par un niveau d'incertitude élevé, nous pensons que le retour de l'investissement, des entreprises comme des ménages, sera retardé », estime Axelle Lacan, économiste chez LCL. Relativement résistante depuis le début de la crise, en septembre 2008, la consommation devrait rester molle cette année, en raison de la décélération de la progression du pouvoir d'achat des ménages, fragilisé par le retour de l'inflation. Selon les économistes de l'Union des industries et métiers de la métallurgie, poussée par la remontée des cours du brut, l'inflation ressortirait à 1,5 % en moyenne annuelle en 2010 au lieu de 0,1 % en 2009. Le niveau élevé du chômage n'incite pas non plus les ménages à jouer les cigales. Il s'élevait à 10,1 % de la population active au premier trimestre. Il s'élèvera à 10 % à la fin de l'année selon le consensus Forecasts.

« Il ne faut pas non plus attendre beaucoup du commerce extérieur, vu la faiblesse de la reprise chez nos principaux partenaires commerciaux et les problèmes de compétitivité de nos exports », poursuit Axelle Lacan, qui table sur une croissance très molle de l'activité, de 1,1 % en 2010 et de 1,2 % en 2011.

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