Ce que prévoient les entreprises pour 2011

Pour accélérer la sortie de crise, les organisations patronales comptent, notamment, sur la bonne volonté de l'Etat.
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S'ils ne devaient en formuler qu'un pour 2011, le voeu le plus cher des organisations patronales serait que le niveau de l'activité soit au moins aussi fort qu'en 2010. C'est dire si la crise a laissé des traces. « On peut toujours espérer mieux, mais avec une croissance comprise entre 1,5 et 2 % du PIB, les entreprises peuvent créer quelques milliers d'emplois », explique Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. Au Medef, on est à peine plus optimiste. « L'activité en 2011 devrait être un peu plus soutenue qu'en 2010, mais il reste de nombreuses incertitudes qui pèsent sur la confiance des chefs d'entreprise, notamment la chute importante des marges. Beaucoup d'entreprises n'ont pas d'autres solutions pour rester compétitif que de réduire leurs marges opérationnelles », déplore Stephan Brousse, membre du conseil exécutif du Medef. Ce qui explique leurs réticences à embaucher. « Ce n'est qu'à partir du moment où une entreprise n'hésite plus à recruter qu'on peut considérer qu'elle est sortie de la crise, pas avant », poursuit-il.

Les entreprises de croissance adhérentes à Croissance Plus sont elles aussi prudentes, mais restent optimistes. « Il faut simplement que la volonté d'investir affichée par les grands groupes et les acheteurs publics dont dépend en grande partie l'activité des entreprises de croissance, se concrétise dans les faits », admet Frédéric Bedin, le président de l'association.

« Positive attitude »

Evidemment, pour que le millésime 2011 dépasse en qualité celui de 2010, le patronat compte sur le soutien de l'Etat. « Les entreprises doivent retrouver de la marge de manoeuvre pour embaucher, investir et augmenter les salaires. Pour y parvenir, il faut que tout le monde prenne conscience de l'impérieuse nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises françaises », martèle Stéphan Brousse. Une compétitivité qui pourrait être redressée, « à condition que l'exécutif engage de véritables réformes, notamment dans le domaine fiscal, plutôt que faire des réformettes qui déstabilisent l'environnement fiscal des entreprises », estime Frédéric Bedin. Autres propositions formulées par Croissance Plus : adopter une « positive attitude » en faveur des entreprises, consistant à simplifier la réglementation administrative, le droit social. « Trop de carcans empêchent les entreprises de grandir », regrette Frédéric Bedin, qui souhaite également la mise en place d'une sorte de SBA de l'externalisation. « C'est en externalisant son activité logiciel qu'IBM a favorisé la naissance de Microsoft », rappelle-t-il.

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