Pas de consensus sur les rythmes scolaires

Le comité de pilotage sur les rythmes scolaires doit remettre à Luc Chatel la synthèse de ses débats ce mardi. Pour l'heure, aucune recommandation n'est formulée.
Les journées des écoliers français sont trop lourdes.

Le débat sur les rythmes scolaires va rebondir la semaine prochaine avec la publication le 24 janvier du pré-rapport sur le sujet. Le constat, étayé par de nombreuses études (parlementaires, Académie de médecine, OCDE, cours des comptes...) est depuis longtemps établi : les rythmes scolaires sont déséquilibrés en France avec des journées trop lourdes et des vacances trop longues (914 heures de cours contre 769 en moyenne dans l'OCDE ; 144 jours de classes contre 185 pour la moyenne européenne selon l'OCDE).

Accédant à une revendication de longue date des fédérations de parents d'élèves (FCPE, Peep) et des syndicats d'enseignants, le ministre de l'Education nationale a lancé en juin dernier la conférence nationale sur les rythmes scolaires (La Tribune du 8 juin 2010) et chargé son comité de pilotage, coprésidé par Christian Forestier (administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers) et par Odile Quintin (Commission européenne), de remettre à plat le sujet. Ce comité a auditionné entre fin août et fin décembre 2010 de nombreux acteurs (représentants des parents d'élèves et des enseignants, recteurs, inspecteurs d'académie, collectivités locales, industrie du tourisme, chronobiologistes...). C'est la synthèse de ces débats qui va être restitué ce mardi.

Pas de recommandations

Inutile donc d'en attendre des recommandations. Le pistes de travail et le calendrier d'application ne seront remis, sous la forme d'un rapport d'orientation, qu'avant l'été. En l'état des discussions, fort peu consensuelles de source proche du dossier, le rapport d'étape, révélé vendredi par RTL, se borne donc à compiler ce que de précédents travaux avaient déjà évoqué : les rythmes doivent varier selon les niveaux (5 heures par jour maximum à l'école, 6 heures au collège et 7 heures au lycée) ; il faut en finir avec la semaine de 4 jours en primaire (conséquence de la suppression des samedis travaillés par Xavier Darcos en 2008 pour dégager deux heures d'accompagnement personnalisé) ; l'idéal serait une alternance de sept semaines de cours et de deux semaines de congé ; quant aux vacances d'été, il conviendrait de les raccourcir quitte à instaurer deux zones (La Tribune du 8 juin 2010).

Pas de consensus

Mais aucun consensus ne se dégage pour l'heure sur ces postulats. Car bouger ne serait-ce qu'un curseur impliquerait une réaction en chaîne touchant les activités périscolaires, le temps de travail des enseignants mais aussi des agents municipaux, les transports scolaires, l'industrie touristique (qui rapporte 41 milliards d'euros et emploie 1,5 million de personnes) : "études" plus longues en cas de journées de cours plus courtes, nouvelle organisation des épreuves de baccalauréat en cas de double zonage l'été, réorganisation des services communaux et de l'emploi du temps des enseignants en cas de cours en primaire le mercredi matin... Sans compter les incidences sur la vie familiale (gardes alternées , week-ends...). Autant de critères qui ont jusqu'ici emporté sur l'intérêt de l'enfant

Bref, c'est à un véritable casse-tête que va devoir s'atteler à partir de maintenant le comité de pilotage. D'ailleurs, le sujet étant politiquement sensible et les calendriers scolaires fixés trois ans à l'avance, si réforme il y a, ce ne sera pas avant 2013, a déjà prévenu Luc Chatel. Soit après la présidentielle de 2012 (La Tribune du 5 août 2010). Seules quelques modifications à la marge pourront intervenir avant.

Commentaires 5
à écrit le 26/01/2011 à 13:16
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Il ne faut pas aller trop vite en effet. Penser aux plus jeunes en allégeant un peu leurs journées en revenant le mercredi matin, c'est sûrement une excellente idée. Par contre, allonger les vacances de la Toussaint? Ils n'en profiteront pas car il ...

à écrit le 21/01/2011 à 21:44
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nous avons tous compris qu'il ne sortira rien de ce battage bureaucratico-politico-médiatique, comme d'habitude : nos élus ne sont pas là pour améliorer les choses, mais pour se faire réélire, car y'en a bon la sou-soupe, y'en a bon les sou-sous, le...

le 26/01/2011 à 13:21
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Ne serait-ce pas plutôt parce qu'il n'y a pas de solution idéale???? Les Allemands sont en train de rallonger leurs journées et leurs vacances!!! A réfléchir.

à écrit le 21/01/2011 à 16:46
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Si l'on rétablissait la classe du samedi en revenant à la semaine de cinq jours, nous aurions 180 jours de classe par an soit pratiquement la moyenne européenne. Pourquoi Mr Darcos a-t-il introduit, envers et contre tous, la semaine de quatre jours ?

le 21/01/2011 à 17:01
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Parceque la coupure du mercredi est fort appréciable pour les enfants, et qu'elle permet de s'atteler aux devoirs qui restent conséquents malgré les textes officiels.

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