Quotas de sucre : les producteurs ont un an pour convaincre Bruxelles

Alors que la récolte de betteraves 2011-2012 s'annonce comme étant l'une des meilleures jamais produites, la filière française de la betterave à sucre a un an pour convaincre Bruxelles de renoncer à la suppression des quotas de sucre à partir de 2015/2016.
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Alors que la récolte de betteraves 2011-2012 s'annonce comme étant l'une des meilleures jamais produites (37 à 38 millions de tonnes récoltées), la filière française de la betterave à sucre joue une grande partie de son avenir en 2012.

Car la Commission européenne a annoncé son intention de supprimer le système des quotas à partir de la campagne 2015/2016, dans le cadre de la réforme de la PAC (politique agricole commune) pour 2014-2020. Une proposition qui a d'autant plus surpris les betteraviers que le parlement européen s'était prononcée en juin dernier pour la pérennisation du système jusqu'à 2020.

"Rien ne se débouclera avant la fin 2012", a expliqué vendredi Eric Lainé, le président de la CCB (Confédération générale des planteurs de betterave), en présentant ce vendredi le rapport d'activités 2011 de la filière, car le cadre budgétaire de la future PAC doit d'abord être défini."

La CCB a donc un an pour convaincre la Commission. Au sein du conseil des ministres européens de l'Agriculture, 12 pays sur 27 seraient en faveur de la reconduction des quotas, soit 194 voix, quand il en faudrait 250 pour obtenir la majorité qualifiée, selon la CCB. "L'Italie ne s'est pas prononcée, pas plus que la République tchèque ou la Grèce, explique Eric Lainé. Nous aimerions également rallier le Royaume-Uni, mais ça ne sera pas simple."

"Le problème est que le règlement sucrier [les quotas, Ndlr] s'inscrit dans un paquet global de réformes et que la majorité se fera sur plusieurs sujets. Notre objectif est donc avant tout de conserver une minorité de blocage forte, soit 90 voix", selon le président de la CCB.

Si la CGB tient à la prolongation des quotas jusqu'à 2020, c'est que la filière de la betterave française compte sur cette échéance pour améliorer sa compétitivité face au Brésil, qui fournit la moitié du sucre mondial à partir de la culture de la canne à sucre. Les coûts de production sont encore 30% supérieurs en France, quand ils étaient 100% supérieurs il y a dix ans.

Les coûts de production du Brésil ne cessent d'augmenter "sous l'effet du développement de son économie", souligne Alain Jeanroy, le directeur de la CCB, ou de difficultés structurelles, comme l'éloignement des ports. "De plus, cette année, la production cannière brésilienne a diminué pour la première fois depuis trente ans, en raison du manque d'investissements dans le remplacement des plants." Mais "cette période de creux - imputable à la crise économique - ne durera pas", selon Alain Jeanroy.

La filière française compte, elle, sur un programme de recherche sur le génome de la betterave (déposé dans le cadre des financements du futur, avec l'appui de l'Inra et du ministère de l'Agriculture) pour renforcer sa productivité. Mais pour cela il lui faut du temps. Huit années exactement, soit jusqu'à 2020.

Commentaires 2
à écrit le 04/12/2011 à 11:05
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Travailler sur le génome de la betterave revient à produire de la betterave OGM. Renforcer sa productivité, voila quel est l'axe principal de développement ! Décidement le principe de précaution n'est pas prêt de s'appliquer. sinon vive l'europe fédé...

à écrit le 02/12/2011 à 16:28
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Il est temps que l'Europe devienne aussi protectionniste que les autres blocs economiques et ait une balance des paiements equilibree, voire beneficiaire. Sa survie en depend. Le WTO ne peut de toutes facons pas faire sans nous. Et de grace, integron...

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