C?est d?abord une psychiatre et psychanalyste, Francesca Biagi-Chai, qui se lance : « La psychanalyse, qui vise à l?élucidation, au dévoilement des secrets, s?oppose en réalité à la transparence et ne la prône en aucun cas. On ne peut jamais dire le vrai sur le vrai. » Virginie Calmels, présidente d?Endemol France, commence par citer les programmes « Secret Story » et « Patron Incognito ». « On conteste le secret des autres et on protège les siens. C?est là-dessus que se construit Secret Story. Le premier constat, c?est que le secret, c?est le pouvoir. Et si on perd la confiance dans ses dirigeants, on peut aller dans des extrêmes de transparence à tout prix.
Le secret, c?est aussi la protection. Briser un secret d?Etat, un secret professionnel peut être lourd de conséquences. La préservation de l?info peut être une forme de protection. Beaucoup de gens ont du mal à révéler une erreur à sa hiérarchie, de peur d?être réprimandé ou de perdre son emploi. Le secret c?est aussi d?abord et avant tout la curiosité. Derrière la curiosité, pour une société comme la nôtre, on crée l?excitation et forge une certaine forme d?intérêt et implique le téléspectateur, et le secret crée l?événement. L?ère de la transparence est pour moi plutôt une tyrannie de la transparence. Elle est voulue mais on peut difficilement la contourner. Notre liberté est la conservation de nos secrets. Quand on fait des émissions sur les magiciens, on fait très attention à ne pas déflorer leurs secrets ».