Coût du travail : le coup de gueule de Louis Gallois face aux patrons

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Pour Louis Gallois, l'effort consenti en faveur pour les entreprises grâce au CICE pour faire baisser le coût du travail est considérable, et a bien pour effet de le faire baisser. (Photo : Reuters)
Le commissaire général à l'investissement Louis Gallois, auteur il y a un an d'un rapport sur la compétitivité ayant conduit à une série de mesures, s'est vivement insurgé lundi contre l'idée que le coût du travail ne baisserait pas en France.

L'heure est au ras-le-bol fiscal selon une majorité de Français. Quant aux patrons, ils sont nombreux à dénoncer le coût du travail trop élevé en raison des charges sociales.

"Je suis désolé, 20 milliards ce n'est pas absolument négligeable et la pression fiscale en 2014 sur les entreprises sera inférieure à ce qu'elle était en 2013", leur a répondu avec vigueur le commissaire général à l'investissement et auteur du rapport sur la compétitivité Louis Gallois, au cours de la 6ème conférence des entrepreneurs organisée au ministère de l'Économie.

Et de répondre avec insistance à un jeune entrepreneur qui se plaignait du fait que le coût du travail n'a pas diminué : "la pression fiscale va baisser grâce au crédit d'impôt (pour la compétitivité et l'emploi, le CICE), et cela continuera en 2015".

"Déplacer un point de PIB c'est considérable"

Opposant son propre ras-le-bol à celui des patrons présents dans l'Assemblée, cet ancien dirigeant d'entreprises chevronné est apparu plus agacé qu'à son habitude.

"20 milliards c'est un point de PIB, dans une période extraordinairement difficile pour l'économie française. Déplacer un point de PIB c'est considérable", a-t-il martelé.

20 milliard c'est ce que coûtera le CICE, inspiré du rapport de Louis Gallois, en vitesse de croisière. Ce dernier souhaitait initialement une réduction massive des charges sociales payées par les entreprises de 30 à 50 milliards d'euros.

Un dispositif financé par une hausse de la TVA

Pour financer le CICE, le gouvernement prévoit une hausse de la TVA, elle même vivement contestée par des organisations aussi diverses que les hôteliers, les restaurateurs, les ambulanciers, les centres équestres, mais aussi par le Front de Gauche et la CGT.

En revanche, celle-ci est soutenue par le président du Medef Pierre Gataz qui s'y est déclaré favorable dimanche, à condition qu'elle reste "mesurée" et serve effectivement à faire baisser le coût du travail en France.

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