USA : David Fattal, le modeste inventeur d'un écran 3D pour smartphone (et sans lunettes)

Par Mounia Van de Casteele  |   |  551  mots
"Je voulais être physicien sans bien savoir en quoi cela consistait. Sans doute résoudre des problèmes", confie David Fattal. Ainsi à Noël, tandis que ses amis demandaient des consoles de jeu, lui, David, préférait avoir des "bouquins de physique et de maths".
En ce début d'année, La Tribune publie chaque jour le portrait d'un ou d'une Français(e) qui connaît le succès à l'étranger. Aujourd’hui, David Fattal, jeune Français ayant été récompensé au MIT pour son écran 3D multi-vues et sans lunettes.

De la 3D "multi-vues", sans lunettes et sur écran de smartphones. Voici l'invention révolutionnaire pour laquelle David Fattal vient à 33 ans de remporter le prix MIT des moins de 35 ans. "C'est actuellement la seule technologie compatible avec tablette, smartphone ou e-watch", précise le jeune chercheur. "Elle est différente de celle de Nintendo par exemple car elle ne nécessite pas un point de vue fixe par rapport à l'écran. Plusieurs personnes (entre 64 et 200 vues différentes) peuvent avoir simultanément cette vue en 3D".

"L'idée a germé du jour au lendemain"

Comme les meilleures découvertes, celle-ci a été faite par erreur. Ou plus exactement par hasard. "On travaillait sur les problèmes d'interconnexion optique sur les ordinateurs", explique David Fattal, qui, en planchant sur la loi de Moore, a eu l'idée d'utiliser la lumière à la place de l'électricité. Il fallait alors "extraire la lumière des ordinateurs: c'est cette technologie modifiée qui a donné cette 3D. L'idée a germé du jour au lendemain".

Désormais, le chercheur consacre tout son temps à cette technologie mobile pour mobile avec le but de la commercialiser en janvier 2014.

Cette passion, David Fattal la tient de son père. Juif libanais ayant grandi à Beyrouth, celui-ci n'a pu exaucer son souhait de devenir physicien à cause de la guerre. Il inculque alors à son fils le goût des mathématiques et de la physique. Chaque samedi, il l'emmène au Palais de la Découverte. 

"Je voulais être physicien sans bien savoir en quoi cela consistait.

"Je voulais être physicien sans bien savoir en quoi cela consistait. Sans doute résoudre des problèmes", confie David Fattal. Ainsi à Noël, tandis que ses amis demandaient des consoles de jeu, lui, David, préférait avoir des "bouquins de physique et de maths".

Mais, comme tous les garçons de sa génération, David Fattal est passionné de science fiction et est fasciné par Star Wars. D'où son intérêt pour la téléportation quantique, qui fera d'ailleurs l'objet d'étude de son mémoire à Polytechnique.

Puis ses professeurs incitent le jeune polytechnicien à aller à Stanford: "il fait beau, il y a plein de Prix Nobel… ça leur a pris 5 minutes pour me convaincre", s'amuse David Fattal. Veni, vidi...et il n'en est jamais revenu.

De l'autre côté de l'Atlantique, il rencontre sa femme, sino-américaine, dans un cours de Salsa. Il va d'ailleurs bientôt être papa. Alors, comme bonne résolution pour 2014, David Fattal a décidé... de se lever beaucoup plus tôt le matin.

 

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