Bangkok : Frédérick Besson, l’homme aux parfums

En cette fin d'année, La Tribune publie chaque jour le portrait d'un ou d'une Français(e) qui connaît le succès à l'étranger. Aujourd’hui, Frédérick Besson. Originaire d’Orange, cet entrepreneur de 44 ans est en train d’envahir l’Asie avec ses lignes de parfum.
(c) Frédérick Besson / Frédérick Besson ici lors de la présentation d'une ligne de parfum en compagnie de Natalie Glebova, élue Miss Univers à Bangkok en 2005.

Aum Patcharapa, Mario Maurer : ces noms ne vous disent rien et pourtant, ils sont l'équivalent des Paris Hilton et Justin Timberlake thaïlandais. Et c'est en passant près d'une dizaine de partenariats avec les stars locales que Frédérick Besson a fait de Bel Perfumes un acteur de taille sur le marché des parfums en Thaïlande. Pourtant, ses premiers pas sur les terres du roi Rama IX n'ont pas été des plus évidents.

Originaire du Sud-Est, Frederick Besson n'a que 29 ans quand il est parachuté en Chine par Andros, son employeur de l'époque. Puis direction la Thaïlande au début des années 2000. "On m'a proposé de racheter une entreprise que j'ai alors intégrée. Mais au bout d'un an, celle-ci marchait tellement bien que son propriétaire ne voulait plus me vendre ses parts." Mauvaise pioche, mais il va forcer la main du destin.

"Nos produits s'adressent à cette immense classe moyenne de 30 millions de personnes"

Lui et son futur associé ont alors 20.000 dollars en poche et ils lancent moult projets afin de voir comment les consommateurs répondent, comme ils l'auraient fait avec plusieurs lignes de pêche en attendant qu'on morde à l'hameçon. Distribution de caramels français chez Starbucks, ligne de produits pour spas… Si certaines idées ne valent pas un baht, le créneau du parfum leur semble porteur. Là, tout va très vite. Un business angel français monte au capital et de son côté, Frédérick Besson vend sa maison et investit toutes ses billes.

Les débuts sont cahin-caha. Jusqu'à ce qu'il trouve la combinaison gagnante. "70% du pays vit avec moins de 250 euros par mois, autant dire qu'ils n'ont pas de quoi s'acheter un parfum Chanel à 100 euros. Nos produits s'adressent à cette immense classe moyenne de 30 millions de personnes." Et le Français va leur proposer une gamme de produits taillée sur mesure : petit prix, petit format, mais avec tout de même le "made in France" - symbole de luxe et de qualité - gravé sur les parfums, puisqu'il se procure les fragrances à Grasse dans les Alpes-Maritimes. Avec ce positionnement, les ventes de Bel Perfumes décollent. En 2009, le partenariat avec Aum Patcharapa et la ligne de parfum Sexy Me vont mettre la société sur orbite.

Fringante, la PME emploie aujourd'hui 150 salariés, voit son chiffre d'affaires doubler chaque année depuis quatre ans, et ses parfums sont distribués dans quelque 15.000 points de ventes en Thaïlande.

"Tout peut basculer très vite"

Mais Frédérick Besson refuse de parler de succès. Autant par modestie que par réalisme dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives de putschs depuis 1932 - année de l'établissement de la monarchie constitutionnelle - et qui subit presque tous les ans de fortes inondations. "Tout peut basculer très vite. En 2006, après le coup d'état des militaires, une loi visant à exproprier les entreprises occidentales a été votée avant d'être annulée quelques mois plus tard. Une autre année, mes produits n'ont plus été livrés pendant deux mois à cause des inondations et on est passé à deux doigts du dépôt de bilan."

Prochaines étapes pour Bel Perfumes : l'Indonésie, les Philippines, le Cambodge et peut-être… la France ! Fin décembre, Frédérick Besson avait un rendez-vous d'affaires à Paris afin de discuter de l'éventuelle arrivée de Bel Perfumes sur le marché hexagonal. On n'en saura pas plus sur ses interlocuteurs. Mais gare, le bonhomme n'avait que 20.000 dollars quand il s'est lancé en Thaïlande.

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Commentaire 1
à écrit le 01/01/2014 à 12:12
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franchement il y a que cette belle jeune femme qui flache à l'écran !

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