Paris : Anne Hidalgo promet d'investir sans augmenter les impôts

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  760  mots
Anne Hidalgo (canidate PS) se plaît à souligner que les impôts locaux s'élèvent à Paris à 1.239 euros... contre 2.087 à Longjumeau, la ville dont Nathalie Kosciusco-Morizet (UMP) était maire.
La candidate socialiste à la Mairie de Paris a présenté le chiffrage de son programme électoral. Elle souhaite réaliser 8,5 milliards d'euros d'investissements en 6 ans sans accroitre la pression fiscale. Avec une dette par habitant de 1.426 euros, Paris est l'une des métropole les moins endettées.

Paris n'est pas la France… Anne Hidalgo, la candidate PS à la Mairie de Paris a tenu manifestement à le faire savoir en présentant ce 27 janvier le chiffrage de son programme électoral. Paris n'est pas la France car l'actuelle première adjointe au Maire de Paris s'engage, en cas d'élection, à ne pas augmenter les impôts des ménages et des entreprises durant toute la durée de son mandat, soit six ans. Paris n'est pas la France non plus car la candidate ne " fait pas un dogme" de la diminution du personnel municipal , au contraire elle souhaite créer de nouveaux emplois pour améliorer "la propreté, pour répondre à mon engagement de créer 5.000 nouvelles places de crèche et pour améliorer la prévention et la sécurité".

8,5 milliards d'euros d'investissements en six ans

Anne Hidalgo ne veut pas pour autant renoncer à aucune ambition pour Paris, bien au contraire. Elle prévoit même près de 8,5 milliards d'euros d'investissements dans la capitale, soit un rythme annuel de1,417 milliards d'euros en moyenne. Pour faire quoi ? Sans surprise, le poste prioritaire est constitué par le logement, avec 2,5 milliards d'euros. Pas étonnant alors que la candidate souhaite qu'il y ait 10.000 nouveaux logements disponibles par an à Paris. Elle compte aussi consacrer 1,85 milliard d'euros à ce qu'elle appelle " la ville à vivre", comprendre : les équipements de proximité, l'enfance, les crèches, le sport, les séniors, etc. Quant à l'aménagement de la ville, l'environnement, la sécurité, ils mobiliseront 1,7 milliard.

Suivront les transports pour 1,5 milliard d'euros avec notamment le projet de terminer le bouclage de la ville par le tramway. 550 millions seraient alloués à la "Ville créative" c'est-à-dire le développement économique. Un "interventionnisme économique" que l'actuelle première adjointe revendique "car il y a beaucoup d'empois à créer derrière dans le privé".

Anne Hidalgo envisage 200 millions d'euros de cessions de biens

Côté recettes, la candidate PS compte sur 550 à 600 millions provenant de "recettes d'investissements" dont 200 millions grâce à des cessions de biens .Elle table aussi sur un milliard en provenance des droits de mutation et sur une augmentation de 10% par an des frais de stationnement, en raison des nouveaux moyens de paiement plus pratiques. Enfin, le recours à l'emprunt ne devrait pas dépasser 15%, Anne Hidalgo souhaitant garder une marge d'autofinancement " d'environ 85%". La candidate annonce aussi qu'elle sera "intransigeante" dans les futures négociations avec l'Etat , s'agissant notamment de l'application de la "péréquation" entre collectivités locales riches et pauvres, grandes et petites, "Paris reverse déjà 500 millions d'euros, je dis stop".

>> Lire aussi : L'Etat cède enfin du foncier à la ville de Paris

 

220 millions de dépenses de fonctionnement compensées par des économies

Côté fonctionnement, Anne Hidalgo compte dépenser 220 millions d'euros supplémentaires en 6 ans, soit environ 37 millions d'euros par an. Le tout pour rendre la ville davantage "solidaire et collaborative", "créative" et "plus facile à vivre". Etant bien entendu qu'il n'est pas question "que le budget de fonctionnement progresse plus vite que l'inflation".

Dès lors, elle compte réaliser autant d'économies, soit 37 millions par an. Comment ? D'abord en imposant une "gouvernance simplifiée" ce qui passera par une diminution du nombre des adjoints (de 36 à une vingtaine) et par le regroupement de directions. Anne Hidalgo pense gagner de 5 à 10 millions en jouant sur les coûts de gestion, notamment grâce à une rationalisation des achats et en économisant l'énergie. Enfin, 20 à 40 autre millions par an seraient trouvés via la "modernisation des services"  (l'e-administration) et par des synergies (regroupement des implantions).

L'endettement par parisien atteint 1.426 euros, contre 3.581 pour chaque Marseillais

Bien entendu, Anne Hidalgo a profité de la présentation de son budget pour étriller sa principale concurrente Nathalie Kosciusko- Morizet qui n'avait pas hésité à souligner l'augmentation du poids de la fiscalité à Paris depuis l'élection en 2001 de Bertrand Delanoë. Or, selon un document de la Direction générale des collectivités locales du ministère de l'Intérieur brandi par la candidate socialiste, la dette par habitant à Paris s'élèverait à 1.426 euros par habitant, contre 1.762 euros à Bordeaux, 2082 à Lyon et 3.581 à Marseille.

Et de souligner que si le poids de la fiscalité locale s'élève à 1.239 euros à Paris, ce montant grimpe à ... 2084 à Longjumeau "la ville dont Nathalie Kosciusko-Morizet était la maire et qu'elle a abandonnée" a taclé Anne Hidalgo qui n'a pas non plus hésité a appelé à la rescousse les grandes agences internationales de notation (Fitch, Standard & Poor's) qui ont salué "la gestion prudente de la dette de Paris".

On attend maintenant la réplique de NKM.