Pacte de responsabilité : Gattaz (Medef) adepte du "toujours plus"

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  473  mots
POur Pierre Gattaz, le pacte de responsabilité doit devenir "concret" et doit être accentué
Le président du Medef demande rapidement du "concret" au gouvernement s'agissant du pacte de responsabilité. Selon lui, il faudra aller beaucoup plus loin que les 30 milliards d'euros d’allègements de cotisations et de la fiscalité pesant sur les entreprises. En contrepartie, il faudra davantage couper dans les dépenses publiques.

Pierre Gattaz a de la suite dans les idées. Cela fait des mois qu'il martèle le même message, en substance : « Nous au Medef, nous sommes dans l'action, alors que les engagements du gouvernement sont flous et tardifs ». Le président de l'organisation patronale n'en démord donc pas : le pacte de responsabilité et ses 30 milliards d'euros d'allégements de cotisations sociales patronales et de baisse d'impôts sur les sociétés c'est bien, mais ce n'est pas suffisant, il en faut plus.

Une fois encore, devant la presse, ce mardi 13 mai, le président de Radiall a justifié sa ligne de conduite intangible. Le Medef toujours dans l'action ? La preuve, l'organisation patronale lance sa campagne « Beau travail » destinée, via des clips qui passeront sur les chaînes TV du service public, à valoriser et faire connaître les 400.000 emplois actuellement non pourvus. Coût de l'opération : 4 millions d'euros.

Pacte de responsabilité: du concret, vite !

Les insuffisances du pacte de responsabilité ? Pierre Gattaz se dit inquiet de ne rien voir venir de « concret ». Il espère que le projet de loi de Finances rectificatif - qui doit être présenté en Conseil des ministres le 11 juin - « ancrera la trajectoire de baisse du coût du travail et de la fiscalité ». Il préconise même une accélération car le différentiel entre ce qui pèse sur les entreprises françaises et allemandes en termes de ponctions fiscales et sociales « était auparavant de 116 milliards d'euros. Même avec, au mieux, les 40 milliards d'euros du pacte de responsabilité, on n'aura fait que le tiers du chemin ».

Au contraire, Pierre Gattaz exprime des « inquiétudes » qui pèsent sur « la confiance » des entreprises. Ainsi, il craint que la taxe carbone vienne alourdir de 2,5 milliards d'euros la fiscalité sur les entreprises en 2015. Il redoute également que le futur compte pénibilité qui devra être ouvert pour chaque salarié ne décourage les entreprises, surtout les TPE. Même charge contre l'idée d'instaurer, à compter du 1er juillet, un plancher minimum de 24 heures hebdomadaires pour les salariés à temps partiel. Pour lui, cela « va nuire à l'emploi »

Aller plus loin dans les coupes dans les dépenses publiques

In fine, pour Pierre Gattaz, le pacte de responsabilité doit non seulement enter rapidement dans les faits mais de toute façon, il ne suffira pas à rétablir la compétitivité des entreprises françaises. Il faut aller plus loin, surtout que, selon lui, « il n'y a pas de redémarrage de l'activité clair et précis ».

Et pour le Medef, la seule façon d'accentuer le pacte c'est, en contrepartie, d'aller beaucoup plus loin que les 50 milliards d'économies prévues dans les dépenses publiques. On distingue nettement ce que va être le nouveau cheval de bataille du Medef : toujours plus !

.