Comment la confiance des ménages pourrait-elle se redresser  ?

Par Fabien Piliu  |   |  443  mots
Bercy prépare un nouveau plan pour relancer la croissance
Rien de neuf sous le soleil de juillet. Selon l'Insee, l'indicateur synthétique mesurant le moral des ménages est resté stable entre juin et juillet. Il se situe toujours très loin de sa moyenne de longue période.

Ce n'est pas vraiment une surprise. Entre juin et juillet, l'indicateur synthétique de l'Insee mesurant le moral des ménages est resté stable. Stable mais toujours très largement en-dessous de sa moyenne de longue période, 14 points exactement, l'indice s'élevant à 86 en juillet.

Comment aurait-il pu en être autrement ? Quelles bonnes nouvelles macroéconomiques les ménages ont-ils accueilli en juillet ? Aucune. Seul événement notable, la tenue de la Grande conférence sociale dont les conclusions n'ont pas vraiment déchaîné l'enthousiasme, en raison notamment du boycott de certains partenaires sociaux.

L'environnement économique est dégradé

En revanche, la conjoncture reste mauvaise. L'industrie continue de souffrir, le niveau des défaillances d'entreprises reste élevé et le chômage continue de grimper. Le nombre de demandeurs d'emplois de catégorie A a augmenté de 0,3 % en juin. Dans ce contexte, l'opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France se dégrade et les craintes liées au chômage progressent.

Si l'on ajoute les tensions en Ukraine, dans la bande de Gaza et les catastrophes aériennes, on comprend mieux le petit moral des Français.

Réduire le nombre de chômeurs

Que faudrait-il pour que la confiance revienne ? Les solutions sont évidentes. Seules une baisse durable du nombre de demandeurs d'emplois et un retour tout aussi durable de la croissance permettraient de redonner confiance aux ménages. C'est ce cercle vertueux que le gouvernement souhaite provoquer, pour l'instant en vain.

Pour quelles raisons ? Le gouvernement a tout essayé ou presque. L'incantation, voire la méthode Coué ? Sans effet. Les réformes structurelles ? Elles sont nombreuses mais elles ne produiront pas leurs effets avant un certain temps.
La relance du pouvoir d'achat ? Bien décidé à respecter ses engagements en matière de déficit public, le gouvernement a écarté d'emblée cette solution, optant pour des mesures d'austérité qui ont sapé le moral des Français et qui n'ont pas permis à la France de satisfaire Bruxelles.

Un projet de loi en septembre

Quelles solutions reste-t-il au gouvernement ? Contraint sur le plan financier, il doit faire preuve d'imagination pour accélérer et renforcer la reprise. On attend avec impatience le projet de loi consacré à la relance de l'économie que prépare actuellement Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie et son équipe et qui sera dévoilé à la rentrée. La libéralisation de certaines professions réglementées serait l'une des mesures chocs de ce plan qui, selon les calculs du ministre, permettrait de redonner 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français d'ici 2017. Sur le papier.