"Le déficit public sera supérieur à 4% du PIB" (Sapin)

Par latribune.fr  |   |  366  mots
Michel Sapin ne dit pas si la France parviendra ou non à revenir à la limite européenne de 3% fin 2015.
Le ministre des Finances Michel Sapin a pris acte de la "panne" d'activité dans une tribune publiée jeudi par Le Monde, et a revu à 0,5% la prévision de croissance officielle pour cette année, à peine mieux que la croissance de 0,4% enregistrée en 2013.

Objectif manqué pour le gouvernement français. Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde, le ministre des Finances, Michel Sapin, annonce prévoir une croissance du PIB "de l'ordre de 0,5%" en 2014 contre 1% prévu auparavant. Il ajoute que "rien ne nous permet, à l'heure actuelle, de prévoir pour 2015 une croissance très supérieure à 1%".

"La France n'atteindra pas cette année son objectif en terme de déficit de ses finances publiques, malgré la totale maîtrise de nos dépenses. Le déficit des administrations publiques [...] sera supérieur à 4% du PIB en 2014" contre 3,8% prévu jusqu'alors, a ajouté le ministre.

Michel Sapin ne dit toutefois pas si la France parviendra ou non à revenir à la limite européenne de 3% fin 2015 comme elle s'est engagée à le faire après avoir obtenu un délai de deux ans.

Abandonner l'objectif était "inévitable"

Dans un entretien au quotidien Les Échos, le numéro un du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, explique quant à lui qu'abandonner cet objectif est "inévitable":

"Ces seuils ont été fixés avant la crise. Et aujourd'hui, il y a une nouvelle situation. On est dans une possible déflation. Il faut en tenir en compte."

Face à la panne de croissance touchant la France, que les chiffres du PIB du deuxième trimestre ont confirmé jeudi matin, les économistes ne croient plus en la capacité du pays de revenir à la limite européenne l'an prochain, comme il s'est engagé à le faire devant ses partenaires.

"Débat de sourds" entre la France et l'Allemagne

Répondant au président de la Bundesbank, Jens Weidmann, qui presse la France de tenir ses engagements en matière de déficit et d'agir pour créer des conditions favorables à la croissance, Jean-Christophe Cambadélis estime qu'"il ne faut pas demander la permission" pour ouvrir un débat économique en France et en Europe.

Quant aux demandes allemandes de réformes en France, "c'est un débat de sourds", explique le numéro un du PS: "La France fait des réformes. Elles ont un prix électoral considérable."

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Article publié à 7h30, mis à jour à 7h58.