Chômage, pénibilité : le Medef accélère

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  442  mots
La convention d'assurance chômage agréée en juin est "imparfaite" selon le patron du Medef.
Pierre Gattaz a profité de sa conférence de presse mensuelle pour proposer aux partenaires sociaux de rouvrir dès janvier les négociations sur le système d'assurance chômage. Il a également demandé "l'abrogation pure et simple" du compte pénibilité.

Emmanuel Macron souhaitait briser un "tabou" en relançant dimanche 12 octobre, au travers d'une interview accordée au JDD, le débat à gauche sur l'assurance chômage. Le Medef lui emboîte le pas. Revenant sur le sujet à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle, mardi 14 octobre, le président de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, a d'ailleurs haussé la barre. Il a fait de même concernant la question du compte pénibilité et de l'information obligatoire des salariés dans les entreprises de moins de 50 personnes en cas de cession.

  • Sur l'assurance chômage, Pierre Gattaz a ainsi appelé les syndicats à rouvrir le dossier de dès janvier, avec "lucidité et pragmatisme" et en "profitant" de la "clause de revoyure" prévue par l'actuelle convention. Le numéro un de l'organisation patronale a en effet estimé que la convention agréée en juin est "imparfaite" et rappelé que les articles de la convention prévoient de faire un point tous les six mois au regard de la situation économique. La convention en cours étant entrée en vigueur en juin, la première rencontre est prévue en janvier 2015. En affirmant espérer qu'avec le nouveau gouvernement du Premier ministre Manuel Valls la négociation permette d'"améliorer" le dispositif, il a suggéré de "regarder ce que font tous les pays européens", n'ayant "pas de solution aujourd'hui".

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  • Pierre Gattaz s'est montré encore plus décidé concernant l'une des mesures phare de la réforme des retraites, le compte pénibilité, dont il a demandé "l'abrogation pure et simple". Les décrets pour la mise en oeuvre à partir du 1er janvier 2015 du compte pénibilité, publiés vendredi au Journal officiel, vont "augmenter le coût du travail" et sont "très difficiles à mettre en place, inapplicables et anxiogènes", en particulier dans les PME, considère-t-il. Plus généralement, le gouvernement devrait selon lui rouvrir le dossier des retraites, la réforme de janvier 2014 étant à ses yeux "une non-réforme".

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  •  Pierre Gattaz propose enfin d'enterrer l'information obligatoire des salariés dans les entreprises de moins de 50 personnes en cas de cession, prévue dans les articles 19 et 20 de la loi Hamon, dont les décrets de mise en oeuvre sont en cours de rédaction. Le patronat craint qu'il en découle une complexité administrative dangereuse pour certaines transactions.

"Il faut que le gouvernement ait le courage de dire qu'il s'est trompé", a affirmé le numéro un du Medef.