Ouf ! L’année se termine enfin pour l’industrie manufacturière !

Par Fabien Piliu  |   |  519  mots
En 2015, ce sont 12.000 postes qui pourraient être détruits dans le secteur manufacturier
Le climat des affaires reste désespérément mauvais. La plupart des secteurs manufacturiers sont dans une mauvaise passe. Les carnets de commande se replient, les perspectives personnelles de production se dégradent et les suppressions de postes se poursuivent.

Les prévisions de l'Insee sont encourageantes. L'économie française retrouvera quelques couleurs au premier semestre 2015, le PIB augmentant de 0,3% au premier comme au deuxième trimestre. En attendant, l'industrie manufacturière continue de panser ses plaies.

Selon l'Institut, le climat des affaires dans le secteur manufacturier reste désespérément mauvais, l'indicateur synthétique le mesurant se maintenant assez nettement en-dessous de sa moyenne de longue période.

Les constructeurs autombiles chantent bien que le secteur souffre

La morosité est actuellement palpable dans la plupart des secteurs. C'est notamment le cas dans les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines ou encore dans l'automobile. En dépit des communications très positives de la part des constructeurs, le secteur, ou tout du moins les entreprises qui produisent encore en France, reste englué dans la crise. Globalement, dans la plupart des secteurs, les chefs d'entreprises interrogés anticipent une dégradation de leurs perspectives personnelles de production.

Des entreprises toujours en surreffectif

Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que l'Insee anticipe de nouvelles destructions de postes au premier semestre malgré une augmentation de 0,4% de la production de l'ensemble des branches manufacturières au premier et au deuxième trimestre. Elles sont estimées à 12.000. En 2014, ce sont 37.000 emplois qui avaient été supprimés.

En l'absence de perspectives encourageantes, les entreprises continuent donc d'alléger leurs effectifs. En procédant ainsi, ils ajustent leur main-d'œuvre à la demande et redresse leur productivité. Selon les calculs de l'OFCE, 250.000 personnes sont en sureffectifs dans les entreprises. Tant que ces ajustements ne se seront pas produits, ou tant que la demande ne s'inscrira pas durablement en hausse, les destructions d'emplois pourraient malheureusement se poursuivre, tout particulièrement dans l'industrie.

Beaucoup de mesures, peu d'effets pour l'instant

Dans ce contexte, que peut faire le gouvernement ? Il se débat ! La Banque publique d'investissement, Bpifrance, le pacte de croissance pour la compétitivité et l'emploi et sa mesure phare, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), la Nouvelle France industrielle, le plan Innovation, le crédit d'impôt innovation et enfin, le Pacte de responsabilité et ses allègements de cotisations sont autant de mesures et de dispositifs nouveaux qui ont été lancés depuis 2012 pour accélérer la reprise. Pour quels résultats ? Pour l'instant, il est délicat de se prononcer. Il est trop tôt pour le faire, ces outils ne pouvant produire des effets que sur le long terme. Au mieux ont-ils permis de limiter la casse.

Heureusement, deux bonnes nouvelles viennent égayer les perspectives des industrielles : la dépréciation de l'euro face au dollar et le repli des cours du brut. Combinés, ces deux phénomènes devraient favoriser une augmentation du taux de marge des entreprises. Après avoir reculé entre 2013 et 2014, passant de 29,8% à 29,6% de l'excédent brut d'exploitation, le taux de marge pourrait bondir à 30,8% fin juin. Au niveau macroéconomique, c'est un gain de 0,1 point de PIB par trimestre qui est attendu par l'Insee. Sera-ce suffisant pour réchauffer le climat des affaires et stopper les suppressions de postes ?