Gaz : les Européens se réunissent pour tirer les leçons de la crise entre Moscou et Kiev

La bataille que se livrent Moscou et Kiev devrait inciter les Européens à s'affranchir encore plus de leur dépendance vis à vis du gaz russe.

Les gouvernements européens via leurs ministres de l'Energie se réunissent ce lundi à Bruxelles. Une occasion de tirer ensemble les enseignements de la crise du gaz russe. Un dernier imbroglio a opposé Moscou et Kiev, l'Ukraine ayant adjoint puis retiré une déclaration surprise dans l'accord permettant de débloquer les livraisons de gaz. Mais ces dernières ne sont pas réglées pour autant. Dès cet incident réglé, il faudra trois jours pour que le gaz russe transitant par l'Ukraine parvienne à l'Europe, après la réouverture des vannes par Moscou. 

Dénonçant "le chantage" des Russes et des Ukrainiens, Alexandr Vondra, vice-Premier ministre tchèque chargé des affaires européennes, a récemment rappelé que "la solidarité est très importante, un test pour tous les Européens". Cette question restera au centre de la réunion ce lundi après-midi des ministres de l'Energie de l'UE, des pays comme la Bulgarie ou la Slovaquie restant très pénalisés par l'arrêt total des livraisons de gaz russe depuis mercredi. Ils devraient aussi réaffirmer leur volonté de s'affranchir de leur dépendance excessive vis-à-vis du gaz russe, à travers des investissements lourds et une diversification des fournisseurs.

Le gaz d'origine russe compose 25% de la consommation européenne (80% transitant par des gazoducs ukrainiens), une proportion appelée à croître si rien n'est fait. Sans attendre cette réunion, les gestes d'entraide se sont multipliés pour venir à la rescousse des pays les plus fragilisés par l'arrêt brutal des livraisons, dont ceux des Balkans.

Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a, par exemple, promis de fournir à la Slovaquie voisine 15% de sa consommation quotidienne. Ce qui n'a pas empêché la Slovaquie, presque entièrement dépendante du gaz russe, d'enclencher dimanche la relance d'une tranche de la centrale nucléaire de Jaslovske Bohunice (ouest du pays), fermée le 31 décembre. Jugeant la sécurité insuffisante, l'Union européenne avait exigé la fermeture de ce réacteur de technologie soviétique des années 1980, une condition pour entrer dans l'UE en 2004.

Beaucoup plus mal lotie que la Slovaquie, la Bulgarie n'a pas pu recevoir dimanche pour des raisons techniques du gaz stocké promis par l'Ukraine. "La Bulgarie est le seul pays d'Europe qui n'est lié au réseau gazier d'aucun de ses voisins", a expliqué le ministre des Affaires étrangères Ivaïlo Kalfine. Elle compte demander ce lundi une aide européenne pour relier son réseau de transport de gaz à ceux de la Roumanie et de la Grèce.

Si l'Europe doit encore patienter pour espérer un retour rapide à une situation normale, le fond du problème reste entier pour Moscou et Kiev: les deux gouvernements continuent de se déchirer sur la question du tarif pour le gaz à payer en 2009 par l'Ukraine et sur le montant des arriérés de paiement de cette dernière.

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La Slovaquie et le Black-out Merci à Hans Blink le Slovaquie pour éviter le Black-out énergétique remet en service sa vieille centrale nucléaire RBMK 1000 (concept Tchernobyl ). Suite a l?accident en Ukraine du 26 avril 1986 En 2001 le conc...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Cette situation démontre que la Charte de l'Energie promue par la Commission comme solution aux problèmes de transit est un chiffon de papier, inutile en temps de crise. L'Ukraine a en effet signé et ratifié cette Charte ce qui ne l'a pas empêchée de...

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