Guerre du gaz : la Russie va reprendre ses approvisionnements

Gazprom va reprendre les livraisons de gaz à destination de l'Europe après la signature d'un accord concernant le déploiement d'observateurs le long des gazoducs traversant l'Ukraine.

Vladimir Poutine a donné ce lundi soir le feu vert au géant gazier Gazprom, contrôlé par l'Etat russe, pour reprendre les livraisons de gaz via l'Ukraine à destination de l'Europe. Ces livraisons sont interrompues depuis six jours en raison d'un conflit entre Moscou et Kiev. "Nous allons commencer demain à 10 heures du matin, heure de Moscou (07H00 GMT), à pomper du gaz", a ainsi déclaré le patron de Gazprom, Alexeï Miller, lors d'un entretien avec le Premier ministre.

La Russie et l'Ukraine auraient donc toutes deux signé un nouvel accord pour le déploiement d'observateurs internationaux le long des gazoducs traversant l'Ukraine. Un accord débarrassé de l'ajout manuscrit contesté qui avait douché dimanche l'espoir d'une reprise rapide des livraisons.

Dimanche dans la soirée, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, avait déjà affirmé avoir obtenu de l'Ukraine qu'elle accepte de signer ce fameux accord controversé, sans l'ajout de la mention manuscrite qui a mis le feu aux poudres dimanche matin. Le porte parole de la Commission a dès lors estimé que les livraisons de gaz russe à l'Europe devaient reprendre "dès que possible".

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'espoir d'un règlement de la crise était revenu, avec la signature d'un accord entre Kiev et Moscou au sujet du déploiement d'observateurs. Gazprom accusant l'Ukraine de se servir dans les gazoducs à destination de ses clients européens depuis qu'elle était elle-même privée de gaz. Mais l'espoir a été de courte durée.

Ajout manuscrit

Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné à son gouvernement de ne pas appliquer le protocole d'accord et a déclaré à la télévision russe qu'il considérait le document signé comme "nul et sans valeur". En cause, trois mots manuscrits de l'Ukraine au bas de cet accord: "déclaration à suivre".

Cet ajout en apparence anodin, a fait monter la moutarde au nez des Russes. Car selon eux, il renvoie à une "déclaration", dans laquelle Kiev stipule ne plus être endetté envers Gazprom et rejette toutes les accusations de "vols" de gaz russe en 2009.

Or, la dette ukrainienne et ces accusations de vols sont au c?ur de la crise entre la Russie et l'Ukraine. Moscou et Kiev continuent de se déchirer sur la question du tarif du gaz russe que devra payer l'Ukraine en 2009 et sur le montant des arriérés de paiements de cette dernière. Aucun accord n'a encore abouti sur le sujet, mais des délégations russes et ukrainiennes se rendent à nouveau à Bruxelles pour de nouvelles discussions.

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