Nicolas Sarkozy vient d'arriver au Kazakhstan. Le président français veut relancer les relations entre les deux pays par la signature d'une série de contrats au profit des entreprises françaises.

Total et GDF Suez ont déjà signé un accord de rachat d'une part de 25% du champ gazier kazakh de Khvalynskoye pour 1 milliard de dollars. Cette acquisition a été faite auprès de la société d'Etat kazakhe Kazmunaigaz. La part de Total dans ce champ sera de 17% et celle de GDF Suez de 8%. Ce champ, opérationnel en 2016, devrait produire 8 à 9 milliards de mètres cube par an et sera surtout destiné au marché russe. (retrouvez le communiqué de GDF Suez et celui de Total).

Un consortium dirigé par Spie Capag, une filiale du géant du BTP Vinci, vient de signer un protocole d'accord pour l'engagement de négociations exclusives concernant la construction d'un oléoduc entre le champ pétrolier kazakh de Kashagan et le littoral de la Caspienne. Cette opération porte sur un montant compris entre 1,5 et 2 milliards d'euros dont 1,2 milliard pour les entreprises françaises.
Situé en mer Caspienne, Kashagan est le plus gros gisement d'or noir découvert dans le monde ces 30 dernières années. Le Kazakhstan compte sur sa mise en service en 2012 pour doubler sa production d'hydrocarbure dans les 10 ans.

De plus, le groupe public français Areva, spécialiste du nucléaire, et la société publique kazakhe Kazatomprom, viennent d'annoncer la création d'une coentreprise dans le marché du combustible nucléaire. Cette société commune, Ifastar, sera basée à Paris et détenue à 51% par Areva et à 49% par Kazatomprom. Sa mission sera de "réaliser une étude de marché pour la fourniture d'offres intégrées de combustible aux électriciens asiatiques" et de construire une ligne de fabrication de combustible d'une capacité de 400 tonnes d'uranium par an, qui serait implantée sur un site actuellement exploité par Kazatomprom.

EADS-Astrium fournira au pays deux satellites d'observations de la terre, l'un lancé depuis Kourou, l'autre depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) pour 220 millions d'euros. Cet accord sera complété par la construction d'un centre d'assemblage de satellites.
Eurocopter, filiale d'EADS, a conclu un protocole d'accord avec le groupe public Samruk-Kazyna pour créer une filière de formation de pilotes, de maintenance et de location d'hélicoptères.

Thales a signé un contrat pour un système de télécommunication militaire. Le groupe français va fournir 4.500 radios tactiques aux forces armées du Kazakhstan. Cet accord de 100 millions d'euros fait parti d'un système global de communications sécurisées pour lequel le pays a décidé d'investir 2 milliards d'euros.

Alstom vient de signer un protocole d'accord pour la fourniture du matériel roulant du premier tronçon du futur tramway. Le montant est estimé à 300 millions d'euros dont 150 millions pour le groupe français (retrouvez le communiqué d'Alstom).

Suez Degremont, filiale de Suez Environnement, a conclu un protocole d'accord pour la construction d'une usine de traitement des eaux pour la ville d'Astana (150 millions d'euros).

Le Kazakhstan est un partenaire majeur dans la région. En effet, le pays bénéficie d'une stabilité politique et remplit un rôle de pont entre l'Asie et l'Europe. De plus, l'Etat jouit d'une situation géographique au carrefour des routes énergétiques.

Néanmoins, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a demandé au président Sarkozy de faire passer aux autorités du pays "un message très clair" sur la nécessité de réaliser de profonds changements dans ce domaine. Le président français devra aborder ce sujet avec son homologue kazakh, Noursultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis 1990, surtout au moment où le Kazakhstan s'apprêt à jouer un rôle de premier plan sur la scène international en assurant la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.