SPÉCIAL PERSPECTIVES 2010 : "on risque d'être surpris par la vigueur de la reprise mondiale"

Retrouvez dans La Tribune ce mercredi notre évènement spécial sur ce qui nous attend en 2010 avec l'intégralité de cette interview. Malgré les craintes, la consommation a bien résisté ces derniers mois. Si la reprise, entraînant l'emploi, devrait être forte aux Etats-Unis en 2010, la France souffrira du manque de crédit.

La Tribune - Comment l'année à venir se profile-t-elle ?

Marc de Scitivaux - L'année 2010 sera en progression sensible sur 2009 qui aura déjà été meilleure que ce qui était attendu. Au cours du troisième trimestre, tous les PIB du monde développé ont repris le chemin de la croissance et parfois de façon significative, à l'exception de l'Espagne et du Royaume-Uni. Ce dernier pays devrait toutefois s'accrocher au train de la reprise mondiale, sans doute au quatrième trimestre 2009. Au cours des trimestres à venir, nombre d'observateurs pourraient être surpris par la vigueur de la reprise mondiale.

- Qu'est-ce qui vous fait croire à un vif redémarrage ?

- Il y a tout d'abord comme un « effet d'écho » de la crise violente que nous avons subie fin 2008-début 2009. La production avait chuté bien au-delà de ce que justifiait la baisse de la demande, car l'addition du credit crunch et la panique mondiale ont alors créé le plus violent mouvement de baisse de l'investissement et de déstockage de l'histoire économique d'après-guerre. Mais comme la demande finale, celle des consommateurs, ne s'est pas contractée en 2009 ? même si elle est restée faible, nous aurons deux mouvements : l'un, déjà en cours, qui est la remontée de la production au niveau de la consommation et l'autre, attendu, le phénomène de restockage. C'est dire l'ampleur des bonnes surprises qui nous attendent.

- Les consommateurs ont vu leur patrimoine fondre, et le chômage atteint des niveaux très élevés. Comment pourraient-ils continuer à acheter en 2010 ?

Malgré les phénomènes que vous évoquez, la consommation a très bien résisté, aux États-Unis, dans la zone euro et au Japon. Et cela pour trois raisons : la baisse du prix de l'énergie, très forte par rapport au pic de l'été 2008, a libéré une réserve de pouvoir d'achat. Ensuite, les plans de relance ont soutenu la demande, et enfin, la baisse des taux d'intérêt a allégé le coût de la dette, dans le monde anglo-saxon en particulier, où les taux d'intérêt sont variables. Aux États-Unis, ces facteurs ont ajouté aux alentours de 8 % au revenu disponible des ménages compensant ainsi la baisse des revenus salariaux dus à la forte augmentation du chômage. C'est dire l'ampleur du stimulus qu'a reçu l'économie. J'ajoute que le patrimoine des ménages américains, qui avait sévèrement fondu en raison de la crise immobilière et boursière, s'est regonflé de 5.200 milliards de dollars au cours des deuxième et troisième trimestres. Cela devrait améliorer sensiblement la confiance des consommateurs.

Retrouvez l'intégralité de cette interview ce mercredi dans La Tribune et nos pages spéciales : Perspectives 2010.

Commentaire 1
à écrit le 16/12/2009 à 9:01
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Je trouve ces commentaires bien optimistes alors que la consommation a en grande partie été soutenue par la prime à la casse dans de nombreux pays dont les usa et qu'elle ne sera pas renouvelée en 2010 avec quelles conséquences sur l'emploi, le mor...

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