Bannir les critères de Maastricht

Henri Sterdyniak, chef de la division économie internationale à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que les finances publiques de la zone euro sont plus saines que celles du Japon ou des Etats-Unis. Pour éviter que les marchés spéculent sur les capacités de remboursement des Etats, il propose donc de remettre en cause les critères du traité de Maastricht.

Sauf le cas particulier de la Grèce, il n'y a pas de problème global des finances publiques de la zone euro, où la situation est plus saine qu'au Japon ou aux Etats-Unis. Telle est la conviction d'Henri Sterdyniak, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Puisque le mal vient de la finance, pourquoi aller chercher le remède du côté des restrictions budgétaires ? "Il faut que la dette publique soit garantie par la banque centrale, sinon les marchés spéculent sur les capacités de remboursement des Etats et ceux-ci, en permanence menacés, ne peuvent pas faire la politique budgétaire nécessaire", martèle le chercheur. L'important est que la demande privée reparte, or si tout le monde réduit de 2% du PIB ses dépenses, c'est la récession qui s'installe et le ratio dette/PIB s'aggrave au lieu de s'améliorer.

"Nous devons récupérer 6 points de croissance potentielle perdus pendant la crise, c'est comme ça qu'on reviendra à la situation budgétaire d'avant 2007. Il faut donc bannir tous les objectifs aveugles, comme les critères de Maastricht sur la dette, refuser de durcir le pacte de stabilité européen et empêcher la Bundesbank de faire prévaloir ses vues".

Pour Henri Sterdyniak, comme pour Patrick Artus de Natixis, "on a besoin de dettes publiques sûres, parce que les ménages ont besoin de placements sécurisés à long terme". Inutile donc de vouloir à tout prix faire disparaître la dette. Pour que la zone euro ne soit pas écartelée, le chercheur de l'OFCE préconise de "donner des coups sur la tête à la Grèce, par ce qu'elle a accumulé les déficits de balance des paiements et des coups sur la tête à l'Allemagne et à l'Autriche parce qu'elles ont accumulé les excédents".

 

Commentaires 2
à écrit le 14/05/2010 à 13:02
Signaler
C'est évident pour nombre de Français mais pas pour nos incompétents politiques de la pensée unique

à écrit le 11/05/2010 à 17:47
Signaler
Cet article est extrêmement intéressant.J'ai cru que les dirigrants européens éviteraient les erreurs qui ont aggravé la crise de 1929.Hélas,par ces politiques d'austérité,par ces "pactes de stabilité" on s'engage dans la mçeme voie.Il est vrai comm...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.