L'Europe séduit toujours les décideurs étrangers

Elle reste une destination prisée aux yeux des décideurs, selon l'enquête annuelle d'Ernst & Young sur les investissements étrangers. Mais elle doit améliorer sa gouvernance économique.

Si l'Europe de l'ouest est l'objet depuis quelques temps des interrogations les plus sombres sur son avenir, elle n'en reste pas moins une des régions les plus attractives du monde pour 2010 avec la Chine. C'est l'avis des 814 décideurs internationaux interrogés par le cabinet d'audit Ernst & Young pour son enquête annuelle sur les investissements internationaux. Ces décideurs (composés à 52 % d'européens, de 30 % d'américains et de 14 % d'asiatiques) sont 38 % à juger favorablement l'« attractivité » de l'ensemble du Vieux continent contre 33 % en 2008, alors que la Chine reste toujours attractive à 39 % mais en retrait notable par rapport aux 47 % de 2008. « L'Europe demeure la première économie du monde. Surtout elle a pour avantage de conjuguer une attractivité très diversifiée sur un espace géographique réduit », explique Marc Lhermitte, associé chez Ernst & Young.

Ce jugement intervient après une année 2009 contrastée. En effet, les 3.303 projets d'implantations internationales annoncés en 2009 dans l'ensemble de l'Europe accusent une baisse de 11 % par rapport à 2008, avec à la clé une moindre création d'emplois (? 16 %). La tendance reflète les hésitations des décideurs, les difficultés rencontrées pour trouver des financements, les surcapacités de production à résorber et une reprise économique qui tarde à s'affirmer, relève l'enquête. Toutefois les experts d'Ernst & Young soulignent qu'au dernier trimestre 2009, les créations d'emplois ont bondi de plus de 130 % par rapport au troisième trimestre.

En outre, l'enquête fait apparaître une dichotomie entre l'Europe de l'ouest et sa partie orientale. Si la première accuse en 2009 une baisse de 7 % de ses projets d'implantation, et de 18 % du nombre d'emplois créés, la situation est plus grave pour la seconde avec une chute de 23 % des projets d'implantation. « L'Europe centrale et de l'est a pâti de la conjoncture. Nombre d'entreprises qui avaient délocalisé dans ces régions ont eu tendance à réduire la voilure sur ces sites-là. Cette partie de l'Europe a servi de « variable d'ajustement », souligne Marc Lhermitte.

Miser sur l'innovation

En outre, les décideurs s'interrogent sur la direction que va prendre l'Europe après deux années de crise mondiale, en particulier en matière de gouvernance économique. Selon eux, l'Europe de demain doit être bâtie « par ses entrepreneurs et non par les politiques », en soutenant les PME, en misant sur l'innovation, et réduisant les charges. Quant à la question de savoir s'ils auront toujours des unités de production en Europe dans dix ans, les décideurs sont 70 % à répondre oui. Un thème qui sera au menu de la 8e conférence internationale sur l'investissement, qui se tient à la Baule du 2 au 4 juin.

 

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