Suspicion autour d'une filiale allemande d'une banque iranienne

Selon le Wall Street Journal, l'Europäisch-Iranische Handlesbank a traité des affaires pour plus d'un milliard de dollars avec des entreprises iraniennes, dont certaines figuraient sur les listes noires des Nations unies, des Etats-Unis et de l'Union européenne. Berlin confirme que l'autorité allemande de surveillance des marchés financiers procède à une enquête sur cette banque installée à Hambourg.

Comme l'écrivait le Wall Street Journal dès dimanche, l'autorité allemande de surveillance des marchés financiers enquête effectivement sur le rôle d'une banque iranienne implantée en Allemagne dans des affaires liées au programme nucléaire de l'Iran.

Selon le quotidien américain, la European-Iranian Trade Bank AG, appelée eihbank (Europäisch-Iranische Handelsbank)
en Allemagne, a traité des affaires pour plus d'un milliard de dollars avec des entreprises iraniennes, dont certaines figuraient sur des listes noires des Nations unies, des Etats-Unis et de l'Union européenne.

Le journal, qui cite des responsables occidentaux, écrit qu'eihbank "semble avoir été impliquée" dans un vaste programme de contournement des sanctions, opérant des transactions pour la banque publique iranienne Bank Sepah. Cette banque fait l'objet de sanctions internationales pour son implication dans les activités nucléaires sensibles de l'Iran.

Le ministère allemand des Finances a fait savoir que la banque centrale et l'autorité fédérale de surveillance des marchés, BaFin, avaient ouvert une enquête. A Hambourg, au siège d'eihbank, on se refuse à tout commentaire dans l'immédiat.

L'Onu a imposé plusieurs trains de sanctions à l'Iran en raison de son programme d'enrichissement de l'uranium soupçonné par les Occidentaux d'avoir des visées militaires, ce dont Téhéran se défend. Le Wall Street Journal écrit que le Trésor américain a mis eihbank sur une liste noire et que Washington incite l'UE à faire de même. Interrogé sur ce point, Andreas Peschke, porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, a répondu que Berlin et ses partenaires européens s'efforçaient de mettre en oeuvre le dernier train de sanctions contre l'Iran adopté en juin par le Conseil de sécurité de l'Onu.

"Dans ce contexte, nous voyons si des sanctions supplémentaires peuvent s'ajouter à cette mise en oeuvre. Parmi elles figurent de nouvelles restrictions s'appliquant au secteur bancaire", a expliqué le ministre, avant d'ajouter que des discussions étaient en cours.

Les nouvelles sanctions de l'Onu prévoient des mesures contre de nouvelles banques iraniennes à l'étranger si elles sont suspectes de liens avec des programmes nucléaires ou de missiles. Elles prônent aussi la vigilance dans les transactions avec toute banque iranienne, y compris la banque centrale.

Le Congrès américain a voté le mois dernier des sanctions supplémentaires stipulant que les banques étrangères qui traitent avec les principales banques iraniennes ou avec les Gardiens de la Révolution n'auront pas accès au système financier américain.

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