Le risque d'un défaut grec empoisonne la coalition à Berlin

Angela Merkel a de moins en moins de prise sur sa coalition qui hausse le ton face aux pays « périphériques ». Le 29 septembre, la crise grecque pourrait tourner en crise politique outre-Rhin.
Copyright Reuters

Angela Merkel joue la montre. Officiellement, la chancelière ne veut pas prendre de décision sur la question grecque avant de connaître le rapport sur ce pays de la troïka d'experts du FMI, de la BCE et de l'Union européenne, qui revient mercredi à Athènes. Mais politiquement, la chancelière refuse également de sortir du bois. Dimanche, elle a ainsi évité de faire un principe du vote par sa majorité parlementaire de la loi sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF) le 29 septembre prochain. Il est vrai que cette majorité semble de plus en plus incontrôlable. Lundi, alors que le ministre de l'Economie, le chef des libéraux Philipp Rösler, déclarait vouloir "réfléchir à une faillite ordonnée" de la Grèce, Horst Seehofer, le chef de file de la CSU bavaroise, réclamait l'exclusion de la zone euro des pays qui ne respectent pas les critères de Maastricht.

Désormais, les propos vagues de la chancelière, qui alterne entre sa volonté de "garantir la stabilité de la zone euro dans son ensemble" et les froncements de sourcils répétés à l'égard d'Athènes, appelée à "respecter ses engagements", ne convainquent plus une majorité aux abois politiquement et électoralement. Avec ses continuelles concessions à ses partenaires européens, la chancelière a perdu de la crédibilité et ne peut plus désormais revenir en arrière pour écouter ses troupes. Par exemple, la proposition de Horst Seehofer a été, voici un an, défendue par la chancelière au Bundestag. Or aujourd'hui, elle l'a entièrement abandonnée. Dans ces conditions, loin de calmer sa majorité, chaque accès de tension sur le dossier grec la décomplexe un peu plus.

Conversion européenne

Un désaveu de la majorité parlementaire le 29 septembre n'est donc pas à exclure. Juridiquement, Angela Merkel peut ne pas en tenir compte. Mais elle devrait alors s'appuyer sur les Verts et le SPD pour mener une politique franchement pro-européenne. Certains croient voir dans la nomination du "politique" Jörg Asmussen au directoire de la BCE à la place de l'orthodoxe Jürgen Stark un signe de cette future politique. On évoque même l'acceptation par Berlin des "eurobonds". Ce dernier point, démenti par le gouvernement, semble peu probable.

D'abord, parce que, mercredi dernier, la Cour de Karlsruhe a quasiment interdit ces "eurobonds" en précisant que le Bundestag ne pouvait accepter un mécanisme futur qui "aboutirait à une prise de responsabilité sur les conséquences des décisions d'autres Etats". Ensuite, parce qu'ils sont très impopulaires outre-Rhin (55% des Allemands y sont opposés). Et enfin, parce que le SPD a annoncé que, si la majorité actuelle n'était pas réunie le 29 septembre, la chancelière ne "pourrait pas rester". Une conversion européenne d'Angela Merkel ne la sauverait donc pas. Il n'est, du reste, qu'à lire la presse allemande de lundi qui, comme le Handelsblatt, juge sévèrement la nomination de Jörg Asmussen et y voit une défaite de la "culture allemande de la stabilité" pour s'en convaincre. La crise grecque pourrait donc se changer outre-Rhin en crise politique.

 

Commentaires 5
à écrit le 13/09/2011 à 12:22
Signaler
Il est inadmissible qu'un tout petit pays comme la Grèce peuplée de fainéants corrompus par la mafia omniprésente et ne payant pas l?impôt fasse chanceler l'euro. Alors la Grèce.....Dehors ! Herraus ! Exit ! et bon vent.

à écrit le 13/09/2011 à 7:24
Signaler
Le danger avec madame MERKEL, c'est qu"elle agit en fonction de l'opinion publique afin de ne pas décevoir son électorat ! Actuellement elle laisse trainer les choses !

à écrit le 13/09/2011 à 6:15
Signaler
Sauvons la Grèce !

le 13/09/2011 à 12:24
Signaler
Sauver ce tout petit pays de fainéants et de magouilleurs menteurs.....surement pas ! Qu'ils se débrouillent avec leur mafia. OUT !

le 13/09/2011 à 18:01
Signaler
c pas avec des raisonnement aussi bas que ça que le monde se sortira un jour de sa misère ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.