Cuba annonce la libération prochaine de 2.900 prisonniers

Le gouvernement cubain a annoncé vendredi la libération dans les prochains jours de 2.900 prisonniers, dont certains sont détenus pour "crimes contre la sécurité d'Etat".
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Ces libérations interviennent quelques mois avant une visite du pape Benoît XVI, qui doit se rendre au printemps à Cuba.

L'Américain Alan Gross, qui purge une peine de quinze ans de prison pour avoir installé des connexions internet à Cuba dans le cadre d'un programme secret des Etats-Unis, ne fait pas partie des détenus graciés, a précisé un porte-parole du gouvernement.

La décision du Conseil d'Etat de décréter cette amnistie a "pris en compte" la visite prochaine du pape ainsi que les diverses requêtes soumises les dirigeants de l'Eglise catholique à Cuba et les familles des détenus, a déclaré le président Raul Castro lors d'une allocution devant l'Assemblée nationale cubaine.

Cet acte montre "la générosité et la force" de la révolution cubaine, a-t-il ajouté.

Le porte-parole du gouvernement a souligné que les personnes condamnées pour "crimes contre la sécurité d'Etat" et devant être libérées n'avaient pas été emprisonnées pour des raisons politiques.

86 DÉTENUS ÉTRANGERS CONCERNÉS

L'amnistie concernera les prisonniers de plus de 60 ans, ceux qui sont malades, les femmes ainsi que certains jeunes détenus dont le casier judiciaire était auparavant vierge, ont précisé les autorités.

Raul Castro a précisé que 86 d'entre eux étaient de nationalité étrangère, originaires de 25 pays, mais souligné qu'ils ne seraient libérés que si leurs pays respectifs acceptaient de les rapatrier.

Le gouvernement américain n'a pas souhaité faire de commentaires sur cette annonce ni sur le fait qu'Alan Gross ne soit pas concerné par la mesure.

Washington affirme que ce dernier ne faisait qu'aider des associations juives de Cuba à se doter de connections internet et a appelé à de multiples reprises à sa libération.

Selon Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des droits de l'homme, cette décision du gouvernement est avant tout une opération de relations publiques.

"C'est une mesure sans envergure de la part du gouvernement, destinée à améliorer son image internationale", a-t-il estimé.

En 2010, La Havane avait remis en liberté plus de 100 prisonniers politiques à la suite de négociations avec l'Eglise catholique.

Benoît XVI a récemment fait part de son intention de se rendre à Cuba et au Mexique avant la fête de Pâques, le 8 avril.

Cette visite à Cuba sera la deuxième d'un souverain pontife après celle effectuée par son prédécesseur, Jean Paul II, en 1998.

A l'époque, Cuba avait libéré quelque 300 détenus, dont 101 prisonniers politiques. De telles libérations sont intervenues régulièrement à Cuba en signe de bonne volonté à l'issue de rencontres avec des dignitaires étrangers.

En 1978, 3.600 prisonniers politiques avaient été relâchés après un entretien entre le dirigeant de l'époque, Fidel Castro, et des exilés cubains.

Commentaire 1
à écrit le 27/12/2011 à 14:46
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ce régime est déroutant : des prisonniers politiques, ils en ont toujours et encore, et en belles quantités. Ils les libèrent par paquets de quelques milliers. si par miracle ils se mettaient à produire quelque chose d'autre, ce serait peut-être une ...

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