En Californie, la tolérance pour le cannabis médical connaît ses limites

A Los Angeles, le conseil municipal a décidé de fermer près de 500 dispensaires autorisés à utiliser cette drogue douce.
uen banlieue de Los Angeles. Copyright Reuters

En juillet, le conseil municipal de Los Angeles a voté unanimement pour fermer les 762 dispensaires de cannabis qui opèrent légalement dans la ville. Enfin, pas tout à fait... Car les élus ont également autorisé à rester ouverts les quelques 170 dispensaires qui existaient avant 2007. Les autres doivent recevoir ce mois-ci une lettre leur ordonnant de fermer leurs portes, au risque de devoir faire face à des poursuites. La ville est apparemment prête à se priver d'un million de dollars de revenus annuels issus de la vente légale de cette drogue douce.

Légalisé partiellement en 1996

En 1996, les électeurs californiens ont approuvé la proposition 215, le Compassionate Use Act, qui autorise la vente et l'usage du cannabis pour les malades munis d'une ordonnance. En 2010, ils étaient même à deux doigts de légaliser la vente de cette drogue à tous, en partie dans le but de créer une source de revenus estimée à 1,4 milliard de dollars annuels pour l'Etat.
Mais le gouvernement fédéral considère toujours le cannabis comme illégal et a lancé une vaste offensive contre l'industrie californienne. Les autorités fédérales auraient ainsi déjà fermé quelques 650 dispensaires sur les 1 400 qui opéraient légalement sous la loi californienne depuis octobre dernier.

De « mauvais » dispensaires ?

A la séance du conseil municipal de juillet, deux opinions s'affrontaient. La police de la ville et des représentants des quartiers invoquaient les nuisances causées par les dispensaires accusés de vendre du cannabis sur ordonnance de complaisance, y compris aux adolescents. Il y aurait les bons et les mauvais dispensaires. Sans pouvoir faire un lien direct, le chef de la police parle de cambriolages et de meurtres liés à ce commerce. Des mères de famille se plaignent de devoir traverser des groupes de fumeurs agglutinés devant les dispensaires avec leurs poussettes.

Les patients autorisés à cultiver leur cannabis

Les défenseurs du cannabis médical estiment que ce retour en arrière va pénaliser les malades qui atténuent leurs souffrances grâce à un joint. Le conseil municipal leur a laissé une porte ouverte en autorisant les patients et leurs aides à cultiver et à partager leur cannabis en groupes de trois personnes maximum. Mais les activistes considèrent que peu de patients ont les connaissances, la force ou les moyens de se lancer dans la culture.

Recours attendus

On attend une décision de la Cour suprême de Californie pour clarifier la position des villes prises en tenailles entre la loi californienne et la loi fédérale. Mais cette décision pourrait prendre encore un an. Entre temps, les pro-cannabis ont promis d'attaquer la décision de la ville de Los Angeles à l'image de ce jeune patient atteint de paralysie cérébrale présent à la réunion du conseil municipal. « Je ne me bats pas pour me défoncer, mas pour survivre », a déclaré Michael Oliveri qui a promis de se joindre à un recours collectif contre la décision.


 

Commentaires 6
à écrit le 07/08/2012 à 17:48
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C'est génial ils autorisent Les gens à planter du cannabis chez soi et à le fumer à plusieurs !c'est génial (Ironie). En vrai, le top c'est pour les aides soignants ils ont droit de le faire eux aussi

à écrit le 07/08/2012 à 13:27
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Pour répondre à questions , les solutions médicamenteuses existent (voir droabinol) , mais seul les formes naturelles sont bien tolérées par les patients. Les utilisateur médicaux fument rarement l'herbe mais ils l'ingèrent par voie gastrique ou uti...

à écrit le 07/08/2012 à 12:31
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Si l'usage de ce cannabis est vraiment médical, pourquoi faut-il le fumer ? Pourquoi ne pas en faire des sirops ou cachets, un tantinet moins nocifs pour la santé ? Autre question : pourquoi se réunir pour fumer ? Si l'usage est vraiment médical, je...

le 29/01/2014 à 16:07
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1 : Pourquoi le fumer ? En effet, fumer les fleurs (c'est ce qui s'utilise, et non les feuilles) est le plus simple. Mais les dispensaires recommandent plutôt l'ingestion (type cookies) ou la vaporisation. Avec la vaporisation, pas de tabac, pas de g...

à écrit le 07/08/2012 à 11:34
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à "najbar" si le fric dominait dans cette affaire pour les gouvernements alors ils en autoriseraient le marché, et prendraient leurs taxes et autres impôts, hors aucun responsable ne veut vraiment libéraliser ce marché, comme en France. Pour ma part ...

à écrit le 07/08/2012 à 10:50
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Et on continue de légaliser l'alcool et le tabac qui font des millions de morts par an. Le fric est bien le grand satan de cette économie pourrie jusqu'à la moelle.

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