Carl Haglund : "Il ne faut pas punir les Etats qui ont déjà des problèmes"

Le député européen finlandais (ADLE) est en charge du rapport sur les déficits macroéconomiques de la zone euro. Il est opposé à toute forme de sanction politique pour les Etats dont les finances publiques ne respecteraient pas les limites prévues par l'UE.

Vous êtes en charge d'un rapport sur les déficits macro-économiques de la zone euro. Quelles sont vos principales conclusions?

Il est important que le paquet sur la gouvernance économique comprenne un volet comprenant des sanctions, dans le cas où un Etat refuse de conduire les réformes nécessaires et de corriger ses actions quand il est face à des déséquilibres. C'est une question de crédibilité.

En quoi ces déséquilibres macro-économiques sont-ils un danger?

Nous l'avons vu en Irlande ou en Espagne: ils peuvent avoir des effets sur toute l'économie de la zone euro.

L'idée est bien évidemment que chaque Etat agisse de lui-même dès qu'un déséquilibre est identifié. Dans l'idéal, nous ne devrions pas avoir besoin de sanctions. Mais si un pays refuse d'agir, il est important, pour la crédibilité et pour le renforcement du système actuel, de disposer de sanctions.

Quels types de sanctions doivent être appliqués?

Il s'agit de sanctions économiques comprises entre 0,1 et 0,5% du PIB. Ce sont des amendes assez importantes. Si elles sont trop petites, elles n'auront aucun effet.

Dans votre rapport, vous n'évoquez pas de possibles sanctions politiques. Pourquoi?

Ce rapport est fondé sur les propositions de la Commission, qui s'est servie de ce qui est permis par le traité de Lisbonne. Or, il est impossible d'imposer des sanctions politiques avec ce traité.

Si vous voulez mettre en place un système crédible dès cette année, vous devez le faire avec le traité actuel.

Par ailleurs, personnellement, je ne suis pas favorable à ce que des sanctions comme la suspension des droits de votes ou la suspension des subventions de la politique de cohésion soient appliquées.

Si la Grèce ou l'Irlande avaient été soumises à de telles sanctions, aurions-nous évité la crise?

Nous devons nous souvenir qu'il ne s'agit pas de punir des Etats qui ont déjà des problèmes. Car si vous sanctionnez un pays qui est déjà, par exemple, en pleine crise, vous ne ferez que rendre sa situation encore plus difficile.


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Euractiv

Commentaire 1
à écrit le 21/02/2011 à 21:49
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Bonne analyse ,l'Europe n'aurait plus de sens autrement .

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