Les Belges sont les plus riches des Européens. C?est ce qu?affirme dans son édition de jeudi matin le quotidien bruxellois Le Soir en s?appuyant sur les données d?Eurostat. En 2011, le patrimoine financier des Belges, qui regroupe les valeurs détenues sous formes de comptes courants, Sicav, assurances-vie et titres financiers, s?élevait à 67.158 euros en moyenne. C?est près de 6.000 euros de plus que celui des Néerlandais, deuxièmes au classement, et 7.000 euros de plus que celui des Luxembourgeois, troisièmes.
Français et Allemands, loin derrière
Au top du palmarès, les Belges peuvent regarder de haut les patrimoines des ressortissants des grands pays européens: les Britanniques détiennent en moyenne 53.068 euros, les Italiens 43.668 euros, les Français 41.407 euros et les Allemands 38.702 euros seulement. Comment expliquer une telle fortune alors que, en termes de PIB par habitants selon la Banque mondiale en 2011, la Belgique est devancée par sept pays de la zone euro?
Faiblesse des prix immobiliers
Les réponses sont multiples. Il faut souligner que ce classement ne prend pas en compte la fortune immobilière. Or, comme le remarque Le Soir, le système fiscal belge est «doux pour les détenteurs de revenus mobiliers». Du coup, le Belge a tendance à miser fortement sur la fortune patrimoniale qui est aussi moins rongée par les impôts. Autre élément: la sagesse des prix immobiliers. Ailleurs, et notamment en France, les prix de l?immobilier contraignent les ménages à puiser dans leur fortune. En Belgique, il n?en est rien. Du coup, avec un taux d?épargne de 14,4%, inférieur à celui de la France et de l?Allemagne, les Belges disposent d?un patrimoine financier plus élevé.
Belges riches, Belgique pauvre
A l?heure où la Belgique devient la destination préférée de certains riches Français, cette étude montre l?effet de la fiscalité d?outre-quiévrain sur les fortunes. Mais il y a un revers à cette médaille, comme le souligne l?économiste en chef de la Banque Degroof Etienne de Callataÿ dans Le Soir: «Les Belges sont riches, car l?Etat est pauvre. Si l?Etat, durant des décennies, avait levé plus d?impôts ou dépensé moins, les Belges seraient, en tant qu?individus, moins riches», souligne l?expert. Il ne faut donc pas oublier que, à 97,8% du PIB en 2011 et à 97% en 2012, la dette publique de l'Etat belge s'avère supérieure à celles de la France et de l?Allemagne.