François Hollande fait l'éloge d'Angela Merkel

Par latribune.fr  |   |  465  mots
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Le président français nie toute brouille avec la chancelière selon le Spiegel. Pendant ce temps, le représentant du parti libéral FDP, allié d'Angela Merkel qualifie la France de "bombe à retardement", comme l'avait fait The Economist. La veille, d'autres représentants politiques allemands se sont offusqués du délai accordé par Bruxelles à Paris pour réduire son déficit.

"Il n'y a pas d'animosité personnelle entre Merkel et moi", affirme François Hollande, selon le quotidien allemand Der Spiegel dans son édition à paraître lundi. Lors d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg Jean Asselborn, le président français aurait nié avoir gelé la coopération avec Angela Merkel jusqu'aux élections générales en Allemagne en septembre, rapporte le journal. Le président français aurait même complimenté Angela Merkel en qui il voit "une interlocutrice fort sympathique", indique le Spiegel. Cette mise au point intervient après un "couac" au Parti socialiste français dont un projet de texte incendiaire à l'égard d'Angela Merkel a été dévoilé fin avril. Le document décrivait la dirigeante allemande comme "Chancelière de l'austérité", l'accusant d'"intransigeance égoïste".

La France, cette "bombe à retardement"

Tandis que le président français faisait cette mise au point, de nouvelles critiques à l'égard de la France étaient lancées depuis l'Allemagne. "La France est notre partenaire le plus proche mais je suis très inquiet de son évolution", a ainsi déclaré Rainer Brüderle, représentant du FDP, parti libéral allié d'Angela Merkel. Ce dernier a également décrit la France comme "une bombe à retardement au coeur de l'Europe". Une image utilisée par le quotidien britannique The Economist quelques mois auparavant

Le représentant politique a estimé que l'on pouvait "voir en France ce qui se passe avec une économie qui mise sur la redistribution, des impôts plus élevés, un temps de travail réduit et un départ précoce à la retraite". A ses yeux, "cela conduit à moins de croissance, à l'endettement (...) à l'affaiblissement de la compétitivité". En pleine campagne pour les élections législatives outre-Rhin, Rainer Brüderle en a profité pour tacler son opposant social-démocrate Peer Steinbrück, taxé de soutenir les socialistes français. "L'Europe attend impatiemment que François Hollande ait son 'moment Mitterrand' ", a encore affirmé Rainer Brüderle. Il faisait référence au tournant opéré deux ans après l'arrivée au pouvoir de l'ancien occupant de l'Elysée. 

Le délai accordé par Bruxelles passe mal

Cette nouvelle diatribe intervient au lendemain de celle du FDP, Philipp Rösler qui a d'ailleurs qualifié d'"irresponsable" le choix de la commission européenne de remettre "en cause la politique de consolidation budgétaire dans les pays de l'UE" en accordant plus de souplesse à la France pour réduire ses déficits. Comme lui, d'autres conservateurs et libéraux se sont offusqués de ce sursis

Auparavant, un rapport interne du ministère de l'Economie allemand, rendu public par le Handelsblatt, se montrait lui aussi très critique à l'égard de la politique économique française.