"La politique d'austérité est un échec" en Europe (Larry Summers, ex-secrétaire au Trésor)

Par Laszlo Perelstein  |   |  334  mots
Pour Larry Summers, "le populisme irréfléchi n'est pas la solution". . REUTERS/Jonathan Ernst.
L'ancien secrétaire au Trésor américain estime que l'union monétaire en Europe et de façon plus générale la gestion de la macroéconomie ont été un échec, dont les pays paient aujourd'hui "les conséquences politiques".

Si les europhobes ont obtenus des scores élevés lors des européennes, les tenants de l'austérité ne devraient s'en prendre qu'à eux-mêmes. C'est en substance l'analyse de l'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers. Dans une interview accordée à la chaîne d'information américain CNN ce dernier affirme:

"[Les élections européennes] Un référendum sur la façon dont les élites ont géré la macroéconomie de l'Europe ces dix dernières années, alors qu'elles n'ont pas réussi à le faire. Elles en payent aujourd'hui les conséquences politiques."

L'euro a eu "des conséquences catastrophiques"

Pour l'ancien chef du Conseil économique national américain, "le marché commun européen, l'Union monétaire européenne" ont été des projets conduits par les élites. Elles ne s'attendaient pas à des conséquences inattendues qui ont été catastrophiques pour des millions de personnes." Et d'ajouter :

"Avoir une monnaie commune sans autre chose en commun a été un échec."

L'austérité n'a pas réussi à l'Europe

Néanmoins, Larry Summers ne croit pas que le projet européen devrait être abandonné mais que c'est avant tout "la politique d'austérité qui est un échec". Sans pour autant approuver les discours de certains partis europhobes puisqu'il estime qu'"un populisme irréfléchi n'est pas la solution"

Dans un article d'opinion publié en janvier 2013 par La Tribune à l'occasion du forum de Davos, l'ancien secrétaire au Trésor américain s'était déjà prononcé contre la politique d'austérité en Europe, estimant que c'est "une politique du chacun pour soi", ce qui l'amenait à dire que "le succès de l'économie mondiale devra reposer sur une coordination internationale destinée à éviter un excès d'austérité". Et de conclure :

"En 2013, le G20 et le FMI auront pour tâche essentielle de veiller à ce que les stratégies des différents pays et régions ne soient pas simplement judicieuses à leur niveau individuel, mais aussi cohérentes au niveau global."