Les Français sont sceptiques sur les effets du remaniement

Pour huit Français sur dix, le changement de gouvernement ne permettra pas à Nicolas Sarkozy de regagner la confiance de ses compatriotes, selon le sondage BVA-Avanquest pour BFM et « La Tribune ».

Nicolas Sarkozy court aujourd'hui le risque d'être perçu comme celui qui veut « que tout change pour que rien ne change », selon la formule célèbre de Lampedusa dans Le Guépard. Les chiffres de l'enquête BVA Avanquest, réalisée pour BFM et La Tribune les 29 et 30 octobre auprès de 1003 personnes, sont sans appel : une écrasante majorité de Français (78 %) estiment que le remaniement, désormais prévu dans les derniers jours de novembre, ne permettra pas au chef de l'état de retrouver la confiance de ses compatriotes. Une majorité relative de 45 % en est même certaine. Les plus jeunes (83 %), les ouvriers (87 %), les salariés du public (85 %), les chômeurs (91 %) et les sympathisants de gauche (88 %) sont les catégories les plus dubitatives, mais le scepticisme est général. Même le socle électoral de Nicolas Sarkozy - les 65 ans et plus et les sympathisants de droite - sont dans le doute.

Ce désenchantement de l'opinion se retrouve aussi dans la perception de la situation économique. Outre une défiance sur le G20 (voir en pages internationales), les sondés expriment une inquiétude accrue. Ils sont 70 % (en hausse d'un point par rapport à octobre) à se dire plutôt moins confiants en l'avenir de la situation économique et 21 % (en chute de deux points) à se dire davantage confiants. BVA souligne que la dégra- dation du moral des Français va de pair avec celle de l'image de Nicolas Sarkozy, « président le plus impopulaire de la Ve République ».

La séquence actuelle est sans doute la plus délicate pour le chef de l'état depuis son élection en 2007. S'il compte, comme tout bon président de la Ve République, sur son activité internationale pour redorer son blason sur la scène intérieure, Nicolas Sarkozy doit aussi répondre à la désaffection d'une part croissante de son électorat, à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle. Une autre enquête BVA pour Canal Plus indiquait récemment que 80 % des sympathisants de droite étaient favorables au maintien de François Fillon à Matignon et que Jean-Louis Borloo était jugé peu convaincant.

Reste que la campagne des premiers ministrables bat son plein dans l'attente du choix présidentiel. La cote de Jean-Louis Borloo, qui peaufine son image sociale après le long conflit des retraites, est au firmament, mais Nicolas Sarkozy s'amuse à entretenir le doute. Le chef de l'Etat sera ce jeudi chez François Baroin, l'un des « quadras » qui pourraient bouleverser la donne. Nicolas Sarkozy veut aussi faire la preuve qu'il entend rester « dans l'action » jusqu'au dernier jour. D'où l'annonce des « chantiers » sur la dépendance et la fiscalité du patrimoine. Mais pour le socialiste François Hollande, il est trop tard et ce n'est pas « l'acte II du quinquennat » qui s'engage mais « l'acte final ».

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