Trois programmes économiques

Par Pierre Lemieux, professeur associé, université du Québec en Outaouais. A publié "Une crise peut en cacher une autre" (Les Belles Lettres, 2010).
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On connaît les idées politiques des trois candidats qui sont arrivés en tête de la primaire républicaine de l'Iowa la semaine dernière et qui s'affrontent aujourd'hui dans le New Hampshire. Libertarien, Ron Paul défend les libertés individuelles. Conservateur, Rick Sartorum défend des valeurs traditionnelles et religieuses. Mitt Romney est pragmatiste et dira ce qu'il faut pour plaire à l'électeur républicain médian. Mais comment se comparent leurs programmes économiques respectifs ? Mitt Romney promet de ne pas augmenter l'impôt sur le revenu des particuliers jusqu'à ce qu'il réforme tout le système. L'ancien gouverneur du Massachusetts réduirait l'impôt des sociétés et supprimerait les droits de succession. Il réduirait les dépenses et le déficit fédéral on ne sait trop comment. Il supprimerait l'assurance-maladie universelle créée par le président démocrate, Barack Obama. L'ex-juge Andrew Napolitano, qui anime une émission sur Fox News, affirmait récemment que seules des nuances séparent Obama et Romney : le premier couche avec les syndicats ; le second, avec les grandes entreprises.

Rick Santorum, ancien sénateur de Pennsylvanie, se présente comme le défenseur des ouvriers, vise une fiscalité qui favorise les familles, et promet de redonner à l'Amérique sa gloire passée (très passée) de fabricant industriel. On le sait ennemi du libre-échange et ami des syndicats. Il cache son communautarisme sous des allures de marché libre. Rick Santorum représente la tendance conservatrice du Tea Party ; Ron Paul, sa tendance libertarienne. Ce dernier, député texan au Congrès, promet de réduire les dépenses fédérales de 25 %, de supprimer quatre grands ministères (Énergie, Habitation, Commerce et Éducation), de couper de 10 % les effectifs de la fonction publique fédérale, de réduire les impôts des particuliers et des entreprises, d'éliminer les subventions de ces dernières, de promouvoir l'abrogation de l'amendement constitutionnel qui avait permis la création de l'impôt fédéral sur le revenu en 1913, d'abroger plusieurs des nouvelles réglementations de la dernière décennie, d' "abolir l'État providence", et de supprimer le monopole de la banque centrale sur la monnaie. Ron Paul convie les électeurs à une nouvelle révolution américaine. Il serait temps.

Commentaires 3
à écrit le 18/01/2012 à 15:38
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Il me semble que la révolution américaine a commencé avec l'indignation des colons américains contre l'Angleterre qui voulait remplacer la monnaie coloniale locale par une monnaie imprimée en Angleterre, chose demandée par les banques pour éponger le...

le 30/05/2012 à 13:35
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Monsieur !!! votre analyse est pértinante et historique !!!! Radwan (Alger)

le 29/06/2013 à 18:40
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@ Xavier-marc - Même avis que Ridhouan qui précède. Excellente analyse. Félicitations.

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