Lionel Jospin prêt à céder "2 à 5%" du capital d'EDF

A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle et alors que rien n'est encore joué, les esprits commencent à s'échauffer et les programmes à se préciser.Ce matin, invité sur France Inter, Jacques Chirac a invité les Français à "reprendre l'action". Pour cela, il a proposé une véritable "volonté de réforme" qui s'opposerait "à la tendance des ces cinq dernières années de reporter les choses et de faire un peu de démagogie".Le président-candidat a ainsi critiqué la politique gouvernementale de lutte contre le chômage. "Depuis huit ou neuf mois, le chômage réaugmente et aucune mesure, aucun plan n'a été pris, notamment en ce qui concerne les jeunes", a-t-il dénoncé. Il a alors indiqué qu'il prenait "l'engagement de diminuer fortement le chômage". "Le reste, c'est illusion et démagogie", a-t-il indiqué, en faisant allusion à l'engagement de Lionel Jospin de créer 900.000 emplois en cinq ans.Jacques Chirac a enfin critiqué "l'idéologie du passé" du gouvernement qui n'a pas permis de faire reculer la pauvreté et qui n'a pas su faire profiter de la croissance aux Français. Selon lui, l'abstention annoncée est le salaire du "découragement" causé par cette politique.La réponse du camp de Lionel Jospin n'a pas tardé. Dans une conférence de presse, Dominique Strauss-Kahn, porte-parole de campagne du Premier ministre, a accusé le Président de la république "de dire n'importe quoi". Il a ainsi cité la déclaration du 11 avril de Jacques Chirac où il prétendait qu'un couple touchant le SMIC était imposé de 1000 euros. L'ancien ministre de l'Economie a indiqué, au contraire, que ce couple non seulement ne payait pas d'impôt, mais qu'il touchait une prime pour l'emploi de 470 euros.De même, il a accusé le Président de la République d'avoir été "opposé à toute forme de Politique agricole commune". "Dire maintenant que ce qui a été fait pendant cinq ans en matière de politique agricole est une désolation, c'est une autocritique assez féroce de sa propre action", a-t-il ironisé, accusant le candidat du RPR de faire en matière agricole des propositions "sympathiquement démagogiques, mais à l'écart du fonctionnement des marchés".Enfin, Dominique Strauss-Kahn a critiqué le plan de baisse des charges du programme de Jacques Chirac. Selon lui, "l'affirmation de la droite selon laquelle la relance de l'économie se fera par la baisse des charges n'a pas beaucoup de sens", car l'essentiel de la baisse des charges sur les bas salaires a déjà été réalisé par le gouvernement.Enfin, à la fin de son intervention, Dominique Strauss-Kahn a précisé que si Lionel Jospin était élu, une privatisation "de deux, trois, cinq pour cent" du capital d'EDF "pourrait être possible". Une affirmation qui va sans doute encore une fois susciter la colère des syndicats opposés à toute ouverture de capital des sociétés publiques. Ainsi, ce matin, une section CGT France Télécom a ainsi appelé à "ne pas voter pour les candidats de la gauche plurielle", qui n'ont pas su "défendre les acquis des salariés". A une semaine du scrutin, Lionel Jospin semble donc vouloir se concentrer sur son combat contre Jacques Chirac en recentrant sa campagne.
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