Les Etats-Unis ballotés par des statistiques mitigées

Tous ceux qui espéraient que l'économie américaine était désormais engagée sur la voie royale de la reprise en sont pour leurs frais. Le redémarrage de la première économie mondiale ne se fera pas sans heurts. La publication cet après-midi d'une statistique décevante pour les perspectives d'investissement des entreprises est à comptabiliser parmi ces à-coups inévitables. Les commandes de biens durables pour le mois d'août, attendues en hausse de 0,6% par les analystes interrogés par Reuters, affichent un recul surprise de 0,9%. Cette contre-performance est à nuancer. D'une part, cette baisse est la première depuis le mois d'avril et entre-temps, les commandes de biens durables ont connu des mouvements de hausse spectaculaires qui peuvent autoriser une certaine correction. D'autre part, si l'on exclut le secteur des transports, le recul des commandes est bien moindre, puisque limité à 0,3%. En fait, pour mieux appréhender la réalité de l'investissement des entreprises, les économistes privilégient généralement la composante relative aux commandes de biens d'équipements (hors défense et aéronautique). Celles-ci ont abandonné 0,8% le mois dernier, le secteur automobile ayant particulièrement souffert (-7,5%). Sans remettre en cause fondamentalement la réalité du rebond de la croissance aux Etats-Unis, ces chiffres montrent que les groupes américains restent circonspects et attendent confirmation de l'accélération de la consommation pour entreprendre de plus vastes projets d'investissements.A cet égard, ils devraient être un peu rassurés par les dernières données relatives à l'emploi. Les statistiques hebdomadaires des demandes d'allocations chômage se sont repliées de 19.000 sur la semaine au 20 septembre, pour un total de 381.000, soit leur plus bas niveau depuis celles de 378.000 lors de la semaine au 28 février 2003. La moyenne mobile sur quatre semaines est elle aussi en baisse à 407.000 contre 411.000 (révisé) la semaine précédente et s'approche donc du seuil fatidique des 400.000 à partir duquel on estime généralement que le taux de chômage commence à décroître. Cependant, de même qu'il ne fallait pas s'alarmer outre-mesure de la baisse surprise des commandes de biens durables, il ne faut pas crier trop vite victoire pour le marché de l'emploi. Le département américain du Travail signale qu'au moins la moitié du reflux des inscriptions hebdomadaires au chômage est due à l'ouragan Isabel. En effet, les coupures de courant consécutives à cette tempête ont contraint des bureaux publics d'enregistrement des demandes d'allocations à fermer. Cela a notamment été le cas en Caroline du Nord, en Virginie, dans le Maryland et dans le District de Columbia.
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