Les Américains en proie au doute, l'euro touche un nouveau sommet

C'est la douche écossaise. Malgré une économie qui tourne a plein régime, des Bourses bien orientées et des signes encourageants sur le marché du travail, les Américains ont le "blues". L'indice de confiance des consommateurs dans l'économie aux Etats-Unis, établi par l'Université du Michigan, a en effet reculé de 4,1 points à 89,6 en décembre. Ce repli déçoit fortement déçu les analystes qui tablaient sur une hausse. Cette baisse ramène l'indice au niveau qui était le sien en octobre. Les deux composantes de l'indicateur, à savoir celle relative à la situation actuelle et celle reflétant les anticipations, sont en recul. Cette dégradation du moral des ménage peut s'expliquer par la situation du marché de l'emploi. Certes la première économie mondiale crée à nouveau des emplois mais à un rythme que les Américains eux-mêmes jugent sans doute encore insuffisant. les statistiques de novembre ont fait état de la création de 57.000 emplois alors même que les économistes tablaient sur 150.000.Reste à déterminer si cette détérioration de l'état d'esprit des ménages aura une conséquence sur leur consommation. La corrélation entre dépenses et moral est apparue de moins en moins étroite ces derniers mois. Ce qui permet à certains économistes comme Jade Zelnik de RBS Greewich Capital Markets d'estimer que "nous revoici au niveau d'octobre, qui s'inscrit dans la fourchette observée entre juin et octobre, laquelle s'est accompagnée de dépenses de consommation très vigoureuses. Nous sommes toujours à un niveau qui peut soutenir des dépenses de consommation saines."Cette statistique décevante a permis à l'euro de s'envoler. Vers 18 heures 15 vendredi, la monnaie européenne a touché un nouveau record contre le billet vert, franchissant pour la première fois le seuil de 1,23 dollar, à 1,2301 dollar, avant de se replier quelque peu. Ce n'est pas la publication quelques heures plus tôt d'une dégradation du déficit commercial américain qui aurait pu enrayer le mouvement. En effet, à rebondir sur les chapeaux de roues, l'économie américaine a pris le risque de voir se creuser un peu plus son déficit commercial. Malgré la baisse du billet vert, la hausse des exportations ne parvient pas à compenser la croissance des importations. Résultat en octobre, le déficit commercial américain s'est établi à 41,8 milliards de dollars portant le "trou" sur 10 mois à 409 milliards de dollars, soit à un souffle du record atteint pour l'ensemble de l'exercice 2002 (418 milliards de dollars).Profitant du dynamisme retrouvé du commerce mondial et de la faiblesse du dollar, les exportations américaines se sont pourtant bien tenues puisqu'elles ont augmenté de 2,56% à 85,7 milliards de dollars.Mais le creusement du déficit observé en octobre est dû aux importations. Celles-ci ont progressé de 2,12% à 127,1 milliards de dollars, un niveau qu'elles n'avaient jamais atteint. Toutes les régions du monde ont profité de la vigueur de la demande américaine puisque les importations en provenance de l'Union européenne (22,3 milliards de dollars), du Mexique (13 milliards de dollars) et de Chine (16,4 milliards de dollars) ont touché des montants records. Pour ce qui est du déficit bilatéral avec la Chine, sujet très sensible de l'autre côté de l'Atlantique, il s'est établi à 103,3 milliards de dollars depuis le début de l'année.
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