Le marché américain de l'emploi moins dynamique qu'attendu

Les enquêtes récentes, réalisées aussi bien dans l'industrie que dans les services aux Etats-Unis, laissaient penser que le marché du travail américain avait renoué avec un rythme soutenu de créations d'emplois. Mais les espoirs des marchés ont été déçus pour le mois de novembre puisque "seulement" 57.000 créations nettes ont été enregistrées, alors que le consensus Reuters portait sur 150.000 emplois supplémentaires. Le recul de 0,1 point du taux de chômage à 5,9%, soit le plus bas niveau depuis mars dernier, ne parvient pas à effacer cette désillusion. Le dollar en fait les frais: la glissade vis à vis de l'euro s'accentue. En fin d'après-midi vendredi, la monnaie européenne est montée jusqu'à 1,2071 dollar, son plus haut niveau historique.Ces statistiques démontrent que les pressions sur le marché du travail restent élevées et ce malgré la hausse de l'investissement telle qu'elle a été enregistrée au troisième trimestre dans les chiffres de la croissance (+11%). Récemment, Véronique Riche-Flores, chef économiste à la Société générale, faisait remarquer qu' "avec une progression de 7% des investissements, l'économie américaine créait beaucoup plus d'emplois dans les années 80 que de nos jours: +3% d'emplois créés en moyenne durant la décennie 80 contre +1,5% attendu en 2004". Cette thèse a été attestée par la hausse record de la productivité au troisième trimestre: +9,4%. Le secteur manufacturier continue de souffrir. Même si le rythme des destructions d'emplois se ralentit - 17.000 en novembre contre une moyenne mensuelle de 53.000 entre août 2002 et août 2003 -, les patrons de l'industrie américaine ne semblent pas encore convaincus de la nécessité d'embaucher. Les services demeurent le secteur le plus dynamique en termes de postes créés avec 64.000 emplois supplémentaires et ce malgré l'impact des grèves intervenues dans le secteur de la distribution. Il convient néanmoins de relativiser la déception des marchés. Depuis le mois de juillet, l'économie américaine a tout de même créé 328.000 emplois et la baisse du taux de chômage sera sans doute bien accueillie par les Américains et renforcera leur confiance. Par ailleurs, l'amélioration du marché du travail ne s'accompagne pas d'une inflation salariale démesurée. Depuis le début de l'année, l'augmentation du salaire horaire moyen est limitée à 2,1%. Cette situation permettra à la Réserve fédérale de conserver une politique monétaire très accommodante lors de son conseil de politique monétaire la semaine prochaine.
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