La zone euro flirte avec la récession

Ce n'est pas vraiment une surprise. Annoncée stable à la mi-août, la croissance de la zone euro au deuxième trimestre ressort finalement en baisse de 0,1%. Cette contraction du produit intérieur brut (PIB) des Douze n'a rien d'étonnant dans la mesure où les grands pays de la zone que sont l'Allemagne, la France et l'Italie ont enregistré entre avril et juin un recul de leur activité économique. En même temps qu'il publiait ce chiffre, l'Office européen des statistiques, Eurostat, a indiqué revoir en baisse son estimation du PIB au premier trimestre de cette année, à zéro, au lieu de +0,1% prévu précédemment. Si la zone euro n'est pas en récession au sens technique (deux trimestres consécutifs de baisse du PIB), elle en est très proche. Pour la Commission européenne, qui publie parallèlement ses prévisions pour la suite de l'exercice 2003, les Douze devraient éviter l'écueil de la récession puisque Bruxelles table sur une croissance comprise entre 0 et 0,4% au troisième trimestre et entre 0,2 et 0,6% au dernier trimestre de cette année. "L'accélération de la croissance prévue au dernier trimestre est liée à une récente amélioration de la confiance dans le secteur du commerce de détail ainsi qu'aux facteurs extérieurs, notamment la hausse de l'indice composite d'activité du secteur industriel (ISM) Etats Unis", explique l'exécutif européen dans un communiqué.Pour l'ensemble de 2003 toutefois, il paraît désormais acquis que l'activité dans la zone euro manquera de dynamisme. Hier, Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France et futur président de la Banque centrale européenne, estimait que la croissance économique de la zone euro tournerait autour de 0,7% cette année. Une prévision certes légèrement plus optimiste que celle de l'OCDE, + 0,5%, mais qui n'a rien de réjouissant puique très largement en deçà de la croissance potentielle de la zone estimée à 2%.Les économistes considèrent généralement que le moteur de la zone euro est aujourd'hui fortement grippé: la consommation des ménages n'a progressé que de 0,1% au deuxième trimestre, les investissements se sont à nouveaux repliés (-0,4%) et les exportations ont reculé de 0,5%. C'est pourtant de l'étranger que devrait venir un nouveau souffle. La reprise engagée aux Etats-Unis et le redressement du Japon devraient permettre de relancer la machine européenne. A moins qu'un nouveau choc extérieur ne vienne compromettre cet espoir...
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