United Airlines lâché par les autorités américaines

Les compagnies aériennes américaines ont décidément bien du mal à se remettre du 11 septembre 2001. Après le cri d'alarme mercredi du PDG de Delta Air Lines, qui avait estimé que sa compagnie ne pourra pas survivre en l'état, c'est maintenant l'avenir de United Airlines - deuxième compagnie mondiale - qui suscite quelque inquiétude. Hier soir en effet, les autorités fédérales américaines ont refusé d'apporter leur garantie à un prêt de 1,6 milliard de dollars nécessaire au transporteur pour sortir du chapitre 11 sur les faillites, régime sous lequel elle opère depuis décembre 2002.Le bureau de stabilisation du transport aérien (ATSB) a refusé de garantir ce prêt, arguant qu'il "n'est pas un élément nécessaire au maintien d'un système aérien commercial sûr, efficace et viable aux Etats-Unis". Cette décision, et les motivations qui l'accompagnent, ont suscité la perplexité des dirigeants de la compagnie, qui ont aussitôt demandé à l'ATSB de reconsidérer cette décision. Ce qui reste possible, car la compagnie a promis de fournir des informations financières supplémentaires, et le très influent département des Transports s'est déclaré, hier soir, favorable à un réexamen du dossier. Si United compte tant sur les pouvoirs publics, c'est en raison des conditions assorties à un éventuel prêt de 2 milliards de dollars par les banques JP Morgan et Citigroup. Celles-ci acceptent de prêter chacune un milliard de dollars à United, mais exigent une garantie sur 80% des sommes. Une garantie que seule l'ATSB est en mesure de fournir. En cas de nouveau refus, il resterait toutefois d'autres solutions. Selon le syndicat des hôtesses et stewards de United, la compagnie peut "changer de priorités et lever des fonds par d'autres sources".United continue de payer, comme les autres grandes compagnies américaines, les effets des attentats du 11 septembre 2001. Mais alors que le trafic est revenu, depuis quelques mois, à son niveau d'avant le 11 septembre, les compagnies traditionnelles doivent affronter un nouveau défi: la concurrence croissante des compagnies à bas coûts, qui n'hésitent pas à proposer des tarifs deux fois moins chers sur les liaisons les plus rentables. Cette semaine, une nouvelle compagnie, Independence Air, a d'ailleurs lancé ses premiers vols au départ de Washington-Dulles. Elle ambitionne de faire de cet aéroport "la plus grosse plate-forme pour les vols à bas coût" d'ici la fin de l'été.Enfin, pour couronner le tout, les compagnies américaines subissent actuellement de plein fouet la hausse des coûts du carburant, qui représente entre 10 et 15% des charges. Un surcoût qui a obligé la plupart d'entre elles à augmenter leurs tarifs... dans un contexte de guerre des prix.
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