Remaniements chez Crédit Suisse

John Mack quitte Crédit Suisse. La nouvelle, pour le moins inattendue, a été annoncée jeudi soir par la banque helvétique dans un communiqué. Co-directeur depuis deux ans aux côtés de John Mack, Oswald Grübel reste donc le seul patron du groupe bancaire.En charge dans un premier temps de la seule division de banque d'investissement du groupe (CSFB), John Mack avait été nommé à la tête de Crédit Suisse suite au départ du très critiqué patron Lukas Mühlemann. Son objectif: remettre sur les rails un groupe mal en point. Le contrat a été rempli. Ce que ne manque pas de saluer aujourd'hui Crédit Suisse: au CSFB, il "a réalisé un impressionnant redressement et obtenu, l'an dernier, un bénéfice de 1,4 milliard de dollars", précise le communiqué. Quant au groupe dans son ensemble, il a terminé 2003 avec un bénéfice de 5 milliards de francs suisses, alors qu'il avait perdu 3,3 milliards de francs suisses un an plus tôt.Reste que pour parvenir à ce redressement, les mesures ont été lourdes et John Mack a largement mérité son surnom de "Mack the knife" (le couteau). Les suppressions d'emplois ont été nombreuses, s'élevant notamment à 2.442 postes en 2001 au CSFB.Si aujourd'hui, Crédit Suisse ne donne pas réellement d'explication au départ subit de John Mack, il en a en revanche profité pour annoncer un remaniement de ses structures.A partir du 13 juillet, le groupe sera réparti en trois unités opérationnelles. CSFB regroupera la banque d'investissement et la gestion d'actifs. La division Crédit Suisse comprendra les services financiers et la banque de détail. Enfin, toutes les affaires d'assurances seront intégrées à Winterthur. "Notre objectif dorénavant est d'accélérer la croissance organique et de renforcer la position de nos domaines-clés des affaires bancaires", a souligné le président du conseil d'administration, Walter Kielholz.Ce pourrait d'ailleurs être la véritable raison du départ de John Mack. Alors que des observateurs s'étaient déjà inquiétés de l'impact d'une direction bicéphale sur la bonne marche du groupe, la stratégie pourrait être à l'origine d'un différend. Selon des sources relayées par Reuters, John Mack aurait en effet mené des discussions avec Deutsche Bank. "Il y a eu des contacts entre eux [Deutsche Bank et John Mack]", explique un intervenant. Or, un rapprochement ou collaboration n'est visiblement pas en accord avec les projets du conseil d'administration qui insiste sur la croissance organique.
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