Les députés ont adopté cet après-midi comme prévu, et en première lecture, le projet de loi transformant EDF et GDF d'établissements publics en sociétés anonymes. Un événement qui, paradoxalement, n'a pas suscité de mobilisation particulièrement forte. A la mi-journée, la direction d'EDF ne dénombrait que 12% de grévistes, un chiffre très faible par rapport aux 41% du 27 mai ou au 33% du 15 juin dernier. Les fédérations CGT, CFDT, FO et CFTC de l'Energie, violemment opposées au changement de statut d'EDF et de GDF, avaient pourtant appelé à une mobilisation "historique" aujourd'hui, à l'occasion du vote au Palais Bourbon.Succès ou pas, cette nouvelle journée d'action était la sixième en trois mois. En plus des manifestations organisées à Paris et en province, les quatre principaux syndicats d'EDF ont appelé à des arrêts de travail et à des "actions populaires": rétablissement de l'énergie aux foyers coupés pour factures impayées, basculement au tarif "heures creuses" durant la journée, ou encore baisses de production coordonnées.Ce matin, quelque 3.000 manifestants (selon la police) ont participé à la manifestation parisienne, un chiffre très inférieur aux précédentes manifestations. L'électricité a été brièvement coupée à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac ce matin. En région Rhône-Alpes, des foyers ont été raccordés au réseau ou placés en "service minimum". Conscient de la baisse de la contestation, le gouvernement est encore plus déterminé à ne rien céder sur ce dossier. Le Premier ministre a expliqué ce matin qu'il n'était pas question de revenir sur le projet de loi: "j'écoute mais je ne renonce pas", a-t-il déclaré. Jean-Pierre Raffarin a par ailleurs fustigé les "actes illégaux" commis hier par des agents EDF, et qui avaient entraîné de fortes perturbations sur les lignes SNCF de Paris Saint-Lazare.

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:36

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