Le canal de Suez, enfin ascendant

Plus de 47% en un an ! Une brillante performance signée Suez qui a des allures de résurrection : le groupe de services collectifs avait malheureusement habitué ses actionnaires à des parcours moins éblouissants, se rangeant dans la catégorie des plus gros perdants du CAC 40 deux années de suite, en 2002 et 2003. Le cours n'a cependant retrouvé que ses niveaux de janvier 2003, avant que les rumeurs de crise de liquidité n'eurent envoyé la valeur au tapis, sur fond de démission du directeur financier peu après le lancement d'un énergique "Plan d'action 2003-2004". Jeudi prochain, lors de la présentation des résultats annuels, le PDG Gérard Mestrallet et ses équipes, qui ont travaillé d'arrache-pied, pourront se féliciter d'avoir accompli avec un an d'avance les grandes lignes du plan. Ce qui aura sans doute permis au dit PDG de s'arrimer au siège dont certains observateurs le voyaient prestement éjecté. Le programme de désendettement a été rondement mené : 10 milliards d'euros d'actifs cédés entre février et novembre dernier. Et cerise sur le gâteau : la vente hautement réclamée par le marché de la participation dans M6, enfin bouclée au début du mois dernier. Une cure d'amaigrissement ayant entraîné à chaque cession de sévères effets de dilution et, à l'exception de M6, de saignantes moins-values. Autant d'ablations qui auront laissé d'affreuses cicatrices sur les comptes 2003, qui ont vraisemblablement viré au rouge cramoisi...Le remède de cheval aura été si efficace que le bon docteur Mestrallet a finalement renoncé à l'imposer à sa vache à lait belge, Electrabel. La filiale devait racheter à la maison-mère des actifs d'électricité selon un procédé destiné essentiellement à faire remonter du cash chez Suez. La fille s'était montrée peu prodigue et avait déployé des trésors de mauvaise volonté. Devenu moins nécessaire depuis que Suez a vendu à tour de bras pour se reconstituer une trésorerie, le transfert d'actifs vient d'être officiellement abandonné. Une façon de reconnaître l'autonomie de sa filiale ou un répit avant un rachat de la part des minoritaires? Perçue comme "le sens de l'histoire", la montée à 100% de Suez dans Electrabel regagne ainsi sans doute en probabilité. La mainmise sur les abondants cash-flows de l'électricien belge ne pourrait que satisfaire le marché. Un nouveau "catalyseur" pour le cours de Suez à surveiller cette année...
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