Les chefs d'entreprise allemands voient la vie en rose

L'indice Ifo, qui mesure le climat des affaires en Allemagne, a atteint 108,7 en décembre, un plus haut depuis la réunification, après 106,8 le mois précédent. Les chefs d'entreprise craignent de moins en moins que la hausse de TVA ait un fort impact sur la croissance.

L'indice Ifo, qui prend chaque mois le pouls de 7.000 chefs d'entreprise en Allemagne, a atteint 108,7 en décembre, un plus haut depuis 1990, après 106,8 le mois précédent. Les économistes du consensus recueillis par l'agence Bloomberg s'attendaient à un très léger recul de l'indice à 106,7. Alors que la composante de la perception des conditions actuelles s'élève à 115,3 points contre 113,9 points en novembre, celle des attentes s'est également améliorée, à 102,5 points, contre 100,2 points le mois précédent. Ce qui signifie que les chefs d'entreprises sont moins inquiets de l'impact de la hausse de la TVA prévue pour l'an prochain. La chancelière allemande Angela Merkel a pris le pari de cette hausse fiscale afin de réduire le déficit budgétaire.

La Commission européenne a revu à la hausse le mois dernier son estimation de croissance pour l'Allemagne en 2006, qui devrait atteindre un plus haut depuis 2000. De son côté, l'institut Ifo prévoit une croissance pour l'Allemagne de 2,5% cette année et 1,9% l'an prochain, contre 1,7% estimé auparavant, et une nouvelle accélération de l'activité à 2,3% en 2008. "La croissance ralentira provisoirement début 2007 en raison de la hausse de trois points de la TVA, mais le tableau d'ensemble reste très solide", indique Guillaume Menuet, économiste chez Merrill Lynch, interrogé par l'agence Bloomberg à Londres.

Cette publication est en ligne avec celle de l'indice Zew, autre indicateur allemand du climat des affaires, qui n'avait pas été aussi bon depuis mai. "Très bon indicateur de la croissance à venir, l'indice Ifo montre une résistance certaine à la hausse de TVA, qui devrait néanmoins peser sur la consommation début 2007", estime Stuart Bennett, économiste chez Calyon.

Sylvain Broyer, économiste chez Natixis reste plus sceptique : "L'indice IFO suggère une croissance du PIB de 7% en fin d'année 2006. Nous n'y croyons guère. L'indice IFO reste probablement biaisé par les profits d'entreprise et les facteurs d'accélération de l'activité sont temporaires (TVA, climat ?). Par ailleurs, jamais depuis seize ans l'appréciation de la situation courante n'avait plus dépassé celle des anticipations à six mois. Au cours des quarante cinq dernières années, une telle association s'est produite à cinq reprises. Par trois fois elle a précédé une récession de l'économie allemande. L'indice IFO n'augure vraiment rien de bon pour la croissance allemande en 2007".

Résultat immédiat de ces annonces, l'euro a regagné de la vigueur. Après avoir dépassé 1,33 dollar il y a trois semaines, il était redescendu après les bonnes publications conjoncturelles en provenance des Etats-Unis. Après les chiffres de l'Ifo, il a atteint 1,3164 dollar contre 1,3142 juste avant.

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