Citigroup et Goldman Sachs proposent chacun de refinancer la dette d'Eurotunnel

Les deux banques d'affaires américaines ont adressé leurs offres respectives à l'opérateur du tunnel sous la Manche pour financer sa restructuration. Les créanciers d'Eurotunnel, qui contrôlent les deux tiers de la dette de 9 milliards contractées par le groupe, sont appelés à voter aujourd'hui le plan de sauvetage proposé par la direction et son président, Jacques Gounon (photo)

Le destin d'Eurotunnel reste suspendu au résultat du vote de ses créanciers aujourd'hui, mais les banques d'affaires américaines Citigroup et Goldman Sachs, associé à la Deutsche Bank, se bousculent déjà pour refinancer sa dette. Dans un communiqué, l'opérateur du tunnel sous la Manche a en effet annoncé dimanche avoir reçu des propositions émanant de ces deux établissements concernant l'octroi d'un nouveau prêt de 2,84 milliards de livres sterling (4,2 milliards d'euros) et la souscription à une émission d'obligations convertibles.

La direction d'Eurotunnel qualifie "d'engageantes" les offres des groupes bancaires, ajoutant qu'elles "seront analysées par les banques conseils du groupe, puis examinées par son comité d'audit avant d'être soumises à la décision du Conseil d'administration".

Cette annonce survient opportunément alors que les créanciers sont appelés à se prononcer ce lundi sur le plan de restructuration financière proposé par la direction, qui prévoit de réduire la dette de 9 milliards d'euros de moitié, sous forme d'emprunt bancaire sur 40 ans. Ils voteront dans l'enceinte du tribunal de commerce de Paris, qui a engagé cet été une procédure de sauvegarde à l'égard d'Eurotunnel pour lui éviter le dépôt de bilan.

Jacques Gounon, le patron d'Eurotunnel s'est dit confiant et a exhorté tout au long de la semaine les créanciers à se mobiliser pour adopter son programme, rappelant qu'il fallait atteindre un quorum de 50% de votants pour valider le scrutin. Au total, cinquante-trois établissements de crédit, représentant la bagatelle de 6,3 milliards d'euros de créances, doivent s'exprimer.

Ce vote pourrait s'avérer extrêmement serré, car si la plupart des créanciers sont restés muets, plusieurs voix discordantes se sont fait entendre. Le fonds d'investissement américain Oaktree, qui revendique environ 10% des droits de vote (mais 7% selon les calaculs d'Eurotunnel), a fait savoir vendredi qu'il ne voterait pas en faveur du plan. Si les différentes parties ne parvenaient pas à s'entendre à l'issue du scrutin, le tribunal pourrait décider de placer Eurotunnel en redressement judiciaire.

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